Cartographie de la présence des grandes entreprises marocaines en Afrique

Entamée au début des années 2000, l'expansion des entreprises marocaines sur le continent s'accélère. Voici la cartographie de la présence des plus grands groupes marocains en Afrique.

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Crédit: uberoffices.com

Les échanges commerciaux entre le Maroc et les autres pays africains ont enregistré une nette progression au cours de la dernière décennie. En 2014, ils ont totalisé près de 15,8 milliards de dirhams, contre 6 milliards en 2004, soit un rythme moyen de croissance annuelle de 10% selon les derniers chiffres. Le marché africain est aujourd’hui devenu un objectif primordial pour les grandes entreprises marocaines. Pourtant, si les investissements marocains en Afrique portent sur plusieurs secteurs, le cercle des investisseurs reste quant à lui plus restreint.

Les banques marocaines sont déjà implantées dans une bonne partie du continent. Et elles s’y portent bien. Ainsi en 2016, les filiales subsahariennes du groupe Attijariwafa Bank ont généré un résultat net de plus de 550 millions de dirhams, soit plus de 22% des réalisations du groupe qui a annoncé le 3 mai la finalisation de l’acquisition de Barclays Egypt.

De son côté, la BMCE est déjà présente dans 18 pays africains via sa filiale Bank of Africa. La banque projette de créer de nouvelles filiales dans 5 à 10 nouveaux pays d’ici 2020.

Quant au groupe Banque populaire (BCP), il continue de progresser et a maintenant pignon sur rue dans 12 pays africains. Elle a notamment nommé un directeur général chargé du développement à l’international, et notamment en Afrique, Kamal Mokdad.

Premier opérateur à avoir sauté le pas, le groupe Saham est aujourd’hui le 8e assureur en Afrique. Déjà présent dans 19 pays du continent, le groupe a renforcé sa présence depuis 2014. Au Nigéria, première économie du continent, Saham détient près de 40% dans Unitrust Insurance et a pris le contrôle de Continental Reinsurance depuis 2015.

Attijari commence également à développer sa branche assurance sur le continent. Sa filiale Wafa assurance, leader au Maroc, a essaimé dans quatre pays d’Afrique. Le groupe souhaite encore franchir une étape et lorgne désormais l’Afrique anglophone.

Dans le domaine des services, l’ONEE a obtenu un contrat de concession de 25 ans au Sénégal pour l’électrification des départements de Saint-Louis, Dagana et Podor. L’office a créé une filiale dénommée « ONE Sénégal » en 2008.

Pour ce qui est des télécoms, Maroc Télécom est aussi bien installée. Aujourd’hui, le groupe dirigé par Abdeslam Ahizoune est présent via ses filiales dans 10 pays. Il compte au total plus de 54 millions de clients sur le continent. Des réalisations africaines qui portent les performances du groupe alors que ses résultats Maroc sont en baisse.

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L’immobilier et le BTP marocains sont en pleine expansion sur le continent. Les groupes Ynna Holding et Alliances poursuivent leur expansion. Ynna Holding est aujourd’hui présent en Tunisie, pour des projets d’aménagement de l’eau, et en Égypte, pour un projet de logements. L’opérateur gère aussi plusieurs projets immobiliers en Guinée équatoriale.

De son côté, le groupe Alliances investit principalement en Afrique de l’Ouest. En Côte d’Ivoire par exemple, il réalisera 640 logements qui seront livrés cet été. Le groupe de Mohamed Alami Lazrak est aussi présent au Congo, mais aussi au Cameroun où il va construire huit centres hospitaliers régionaux, réhabiliter 3 CHU et construire 800 logements.

Le groupe Addoha, dirigé par le milliardaire Anas Sefrioui, est quant à lui déjà bien implanté en Côte d’Ivoire, en Guinée, au Cameroun, au Congo, au Tchad et au Sénégal. La Cimenterie d’Afrique (Cimaf), dont Sefrioui est également président, est présente au Burkina Faso, où elle possède une cimenterie qui produit près de 500.000 tonnes de ciment par an.

Parallèlement à l’implantation d’Addoha, la Cimaf construit des usines de production pour accompagner les projets de construction. Selon les informations de notre confrère L’Économiste, le cimentier aurait déjà engagé près de 300 millions d’euros (environ 3,3 milliards de dirhams).

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OCP espère aussi conquérir le marché africain. Le 21 juillet 2016, le groupe a publié au bulletin officiel son projet d’ouverture de 14 filiales sur le continent. Pour chacune de ces filiales, le géant du phosphate prévoit un capital d’un million de dirhams. Elles seront majoritairement détenues par OCP Africa, la filiale du groupe qui gère la transformation agricole sur le continent.

Managem, le groupe leader du secteur minier au Maroc, montre lui aussi son appétit pour le marché africain. La société développe déjà plusieurs projets miniers, au Soudan, au Gabon, en République démocratique du Congo et en Éthiopie. D’autres programmes d’exploration aurifère ont également été lancés au Burkina Faso.

Le secteur pharmaceutique marocain fait de l’Afrique un objectif important. Les médicaments des laboratoires du royaume sont déjà distribués dans de nombreux pays africains. En revanche, pour l’instant, seul le groupe Sothéma possède une unité de production en Afrique subsaharienne. Cooper Pharma a annoncé récemment la construction d’une unité pharmaceutique en Côté d’Ivoire et une autre au Rwanda. Elles devraient être opérationnelles en 2019. Le groupe devrait ainsi accéder au marché des 6 pays qui composent la communauté d’Afrique de l’Est.

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