OCP Africa, nouveau bras armé du Maroc en Afrique

Le groupe OCP lance OCP Africa, une filiale destinée au développement de l’agriculture durable. Tarik Choho, DGA du groupe, en sera le PDG.

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Le groupe OCP  a profité de la tenue de la 7e conférence internationale « Argus FMB Africa Fertilizer 2016 », à Marrakech pour annoncer la création de sa filiale « OCP Africa ». Cette holding, qui dispose du statut «  Casablanca Finance City », est destinée à « relever le défi d’une agriculture structurée, performante et durable sur le continent africain en proposant aux producteurs agricoles », lit-on dans le communiqué parvenu à la rédaction de Telquel.ma. En clair, l’entité propose aux agriculteurs des produits adaptés, de l’accompagnement et des solutions logistiques et financières.

Le directeur adjoint du groupe OCP, Tarik Choho occupera également les fonctions de président directeur général (PDG) d’OCP Africa. Ce polytechnicien a fait ses premières armes à Sofregaz, filiale de Gaz de France. En 1996, il dirige différents départements du groupe Areva, tant aux États-Unis qu’en France. De retour au Maroc, en 2006, il cumule plusieurs postes jusqu’à ce qu’il intègre en 2015, le groupe OCP.

OCP Africa ambitionne de transformer l’agriculture en Afrique. Tout d’abord, une gamme de produits innovants pour améliorer la fertilité et la productivité des sols africains sera lancée. Ensuite, l’entreprise tendra à sécuriser la production d’engrais près des grands bassins agricoles. Le groupe OCP rappelle que dans ce sens, une première unité de production d’engrais d’une capacité de 1 milliard de tonnes par an a été inaugurée par le souverain à Jorf Lasfar. Il s’agit de l’African Fertilizer Complex (AFC).

OCP Africa se destine à garantir l’acheminement des intrants jusqu’aux agriculteurs. Ainsi, « OCP Africa renforcera les capacités logistiques existantes et contribuera au développement de nouveaux réseaux de distribution de proximité, au service de l’ensemble de la filière agricole », apprend-on auprès du groupe OCP.

Et enfin, afin de développer des écosystèmes agricoles durables, la nouvelle structure « conclura dans les prochains mois plusieurs partenariats locaux et internationaux, pour apporter au consommateur final – l’agriculteur – une offre complète de produits et services permettant l’accroissement des rendements et l’augmentation de ses revenus », explique-t-on de même source.

 

Quels sont les enjeux de ce marché ? C’est Marouane Ameziane, vice-président exécutif en stratégie et corporate au sein du groupe OCP qui apporte quelques données chiffrées démontrant du potentiel de ce marché. Lors d’une conférence à Casablanca, portant sur la transformation du secteur agricole, il annonce qu’ : « entre 50 et 60% des terres arables d’Afrique ne sont pas mises en production ». Il expose également les difficultés qui entravent l’activité des fermiers africains :  même quand l’engrais est disponible, il reste éloigné des lieux d’approvisionnement ou encore la cherté du produit. A ce propos, Marouane Ameziane précise : « en général, le prix est abordable au port mais il augmente entre 53 % et 107 % en raison des frais de logistique et de transport « . Il donne l’exemple du Mozambique, où les prix ont doublé. En somme, les fermiers ne profitent pas d’écosystème où ils pourront trouver dans le même périmètre  l’engrais, les semences, les assurances …

En Afrique, on relève en moyenne 10 kg d’engrais par hectare contre 100 kg de moyenne mondiale. Aussi, en terme d’objectifs, il s’agit d’atteindre 1 million de tonnes de capacité de production sur le continent noir, soit 1/3 des engrais phosphatés de l’OCP est réservé à l’Afrique.

 

 

 

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