L'Afrique du Sud suspend ses accords de coopération nucléaire

Le gouvernement sud-africain va suspendre plusieurs accords de coopération nucléaire, suite à une décision de justice après les plaintes de deux associations de protection de l'environnement.

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Mercredi 26 avril, la justice sud-africaine a jugé plusieurs accords de coopération nucléaire signés avec la Russie, les États-Unis et la Corée du Sud « inconstitutionnels et illégaux ». Le tribunal de la ville du Cap a suspendu ces accords, donnant ainsi raison aux associations SAFCEI et Earthlife Africa qui dénonçaient l’opacité du processus.

« C’est une victoire pour le peuple sud-africain. C’était David contre Goliath, et nous souhaitions voir l’État de droit respecté. La justice a agi indépendamment et désormais si le gouvernement veut passer des accords nucléaires, il devra consulter le peuple sud-africain », a déclaré Liz McDaid, la porte-parole de l’association SAFCEI, dont les propos sont rapportés par le Time.

À noter que deux autres accords similaires signés avec la France et la Chine n’ont eux pas été dénoncés par la justice. Ces différentes convenances de coopération entre Pretoria et les pays concernés (France, Russie, États-Unis, Corée du Sud et Chine) étaient la première étape avant l’attribution finale du contrat nucléaire. L’appel d’offres est désormais au point mort.

La décision de la justice sud-africaine est un revers de taille pour le gouvernement de Jacob Zuma, déjà secoué politiquement par des soupçons de corruption. Depuis 2010, l’Afrique du Sud cherche à relancer son programme nucléaire pour sortir de sa dépendance au charbon dans sa production d’électricité. Elle souhaite construire six à huit centrales nucléaires dans les années à venir, mais l’ampleur des investissements – estimés à 70 milliards d’euros – est la cible de nombreuses critiques.

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