La police a considérablement renforcé ses mesures de sécurité en vue des deux rencontres de Ligue des Champions prévues ce mercredi en Allemagne, suite aux explosions qui ont choqué le monde du football dans la soirée du 11 avril.
Tel est le cas d’abord à Dortmund, pour le match contre Monaco reporté de mardi à mercredi 18h45 (16H45 GMT), puis à Munich, où le Bayern reçoit le Real Madrid, dans l’affiche la plus prestigieuse de ces quarts de finale, une finale avant la lettre de cette C1, entre deux des clubs les plus titrés d’Europe.
Les forces de l’ordre sont également sur les dents, une trentaine de policiers en gilets pare-balles ont été positionnés autour de l’hôtel des joueurs madrilènes, selon le quotidien Bild.
Des perquisitions, 2 suspects, une arrestation
L’enquête, a annoncé le parquet anti-terroriste, s’est concentrée dans l’immédiat « sur deux suspects appartenant à la mouvance islamiste« . L’un d’eux « a été interpellé » et « les appartements des deux suspects ont été perquisitionnés« , a précisé le parquet, en évoquant une motivation islamiste « possible ».
Selon un journal de la région de Dortmund, le quotidien Stadt Anzeiger de Cologne, les deux suspects sont un Irakien de 25 ans résidant à Wuppertal et un Allemand de 28 ans habitant à Fröndenberg.
La région autour de Dortmund, la Rhénanie-du-Nord-Westphalie (ouest), est connue pour abriter une mouvance islamiste assez importante. Toutefois, les enquêteurs restent d’après le journal très prudents dans l’attente de pouvoir, ou pas, établir une connexion entre les deux hommes et les faits.
La thèse du terrorisme confirmée
Il n’y a plus guère de doute en revanche sur la nature de l’acte. « Compte tenu des modalités opératoires on peut partir du principe qu’il s’agit d’une attaque à caractère terroriste« , a déclaré une représentante du parquet, Frauke Köhler. Si la piste jihadiste devait se confirmer, elle serait de nature à renforcer l’inquiétude en Allemagne.
La vigilance des forces de sécurité nationales est renforcée depuis plusieurs mois, notamment depuis l’attentat au camion bélier à Berlin en décembre qui a fait 12 morts, dans un contexte de menace jihadiste permanente en Europe notamment.
Une lettre de revendication retrouvée à Dortmund sur les lieux de l’explosion appelle l’Allemagne à cesser de participer avec ses chasseurs Tornados à la lutte de la coalition internationale contre Daech.
Les trois engins qui ont détonné mardi soir au passage du bus de l’équipe de Dortmund, blessant un joueur et un policier, avaient une « force explosive » de 100 mètres, a révélé le parquet mercredi. Ils contenaient des « tiges métalliques », dont l’une a terminé sa course dans le repose-tête d’un siège à l’intérieur du bus, a souligné le parquet, en suggérant que le bilan aurait pu être plus lourd.
Vague de solidarité
La chancelière Angela Merkel s’est dit « horrifiée » par une « attaque répugnante« . En signe de solidarité, son ministre de l’Intérieur Thomas de Maizière devait se rendre à Dortmund mercredi soir pour assister au match contre Monaco.
Marc Bartra, le défenseur espagnol de Dortmund qui a été blessé, a eu un poignet fracturé. Il a été opéré avec succès dans la nuit. Fortement ébranlée, l’équipe du Borussia Dortmund a reçu des soutiens innombrables du monde du football.
La présence policière a été encore renforcée en ville et aux abords du stade, bien que le niveau de vigilance soit déjà très élevé depuis les attentats de 2016 dans le pays.
« On s’est demandé si ce n’était pas un peu risqué de rester, mais avec tous ces policiers, en fait on se sent vraiment en sécurité« , a expliqué à l’AFP Pierre Aubert, un Français de 20 ans, venu voir le match de Monaco. Logé chez un supporter de Dortmund, qui lui a prêté son canapé, il raconte avoir été réveillé « toute la nuit à cause du bruit des patrouilles« .
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