Après avoir dirigé deux ouvrages collectifs, Des proverbes contre la corruption en 2011 et Femmes et religions, en 2014 – ouvrages entièrement réalisés par des femmes – c’est désormais aux hommes que Hakima Lebbar donne la parole. La galeriste ouvre les colonnes de son ouvrage à près de 100 contributeurs exclusivement masculins dans le cadre de son projet intitulé « Les hommes défendent l’égalité en héritage« . Parmi ceux qui s’y expriment, un nom en particulier retient l’attention, celui d’Ahmed Khamlichi, directeur de Dar Al Hadith Al Hassania, qui signe une préface.
Hakima Lebbar inscrit sa démarche dans « la continuité de l’ouvrage précédent« , écrit par des femmes. « Le fait d’interpeller uniquement des hommes permet de faire sourire ou d’attirer l’attention, car hommes et femmes construisent l’avenir ensemble« , nous explique la psychanalyste, dont la réflexion s’oriente en direction de « l’égalité en héritage en amont. À partir de là, nous pouvons construire un référentiel commun, juridique, économique ou religieux« .
Les contributeurs de l’ouvrage viennent d’horizons très variés. On y trouve des hommes politiques, des chercheurs, des poètes, des militants des droits humains, et même l’ancien détenu salafiste Abou Hafs. Pour la directrice de l’ouvrage, il était important de « ne négliger personne. Il n’y a eu aucune exclusion. J’ai travaillé avec des islamologues, j’ai invité des écrivains, des humoristes, des plasticiens. Quelle que soit la référence, il y a l’ouverture pour construire une société meilleure« .
Parmi les contributeurs, on retrouve également les anciens ministres Saïd Saâdi et Bensaleh Himmich, les chercheurs Jean Zaganiaris, Mehdi Alioua et Jamal Eddine Naji, mais également des écrivains parmi lesquels Abdellatif Laâbi, Tahar Benjelloun ou Fouad Laroui.
Au-delà des textes, l’ouvrage contient également nombre d’œuvres de plasticiens et de caricaturistes. Une forme d’expression importante pour Hakima Lebbar selon qui « en allant vers l’art, on va vers quelque chose de sensible et qui touche tout le monde. Dans ces ouvrages, il y a la démarche de passer par la culture pour la sensibilisation à des causes sociales ». Un ouvrage qui se déclinera également sous forme d’exposition itinérante avec les œuvres représentées. L’ouvrage sera présenté le 12 avril à la galerie Fan Dok de Rabat.
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