Habituée à la finance, aux banques d’affaires et aux fonds d’investissement, Lamia Boutaleb se lance dans la politique comme secrétaire d’État au Tourisme sous l’étiquette du RNI.
« Le Maroc est une terre d’opportunités et de possibilités. Il y a une chance pour tout un chacun« , avait lancé en 2014 Lamia Boutaleb, lors du 5e Sommet global de partenariat à Marrakech selon la MAP. Un rêve auquel la jeune femme d’affaires s’est accrochée. Choix payant: elle est désormais secrétaire d’État chargée du tourisme. Aux côtés de Mohamed Sajid, secrétaire général de l’Union constitutionnelle (UC), cette novice en politique est entrée dans le gouvernement de Saad Eddine El Othmani, sous les couleurs du RNI. « C’est mon parti de coeur depuis que je suis née, je suis contente d’avoir cette étiquette« , nous affirme Lamia Boutaleb, petite-fille du célèbre banquier de la Wafabank, Moulay Ali Kettani.
Lorsqu’on évoque l’entrée de sa nièce dans le parti dirigé par Aziz Akhannouch, Saad Kettani, qui est aussi le président d’honneur de Wafa assurance, répond: « les partis politiques ont besoin de sang neuf. Et en tant que banquière d’affaires qui conseille de grands groupes, elle a réussi à se construire un réseau« . Sous-entendu, à se faire connaître.
Tête bien faite
« C’est la première responsable du Tourisme qui connaisse la signification du ‘return on total asset’ », lance Moncef Belkhayat, membre du RNI. « Elle est calée en finance et en investissement, elle fera donc un bon interlocuteur pour les investisseurs touristiques internationaux qui sont nécessaires pour relancer ce secteur en berne« , ajoute-t-il, au sujet de son ancienne collaboratrice.
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Lamia Boutaleb est bardée de diplômes. Après avoir obtenu sa licence en finance et gestion à l’École des Hautes études commerciales (HEC) de Lausanne en 1993, elle a travaillé à la Banque mondiale au sein de la Société financière internationale (SFI). Outre-Atlantique, elle est également passée sur les bancs des meilleurs établissements américains. En plus d’un MBA de la Wharton School of Business de l’Université de Pennsylvanie, elle s’est inscrite en 2007-2008 à un programme de la prestigieuse université de Harvard dans le Massachusetts.
« Elle ne voulait pas que ses parents financent ses études, alors qu’ils avaient les moyens. Elle a donc sollicité un crédit pour faire ses études à la Wharton School of Business« , témoigne avec fierté son oncle, Saad Kettani. « J’ai passé un deal avec elle, en échange d’un crédit, elle venait travailler avec nous à son retour au Maroc« , confie celui qui a suivi son parcours depuis l’obtention de son baccalauréat. « Elle est brillante, sérieuse, et a toujours eu l’ambition d’être une personnalité majeure au Maroc« , affirme-t-il.
Une femme déterminée
C’est donc avec ce caractère bien trempé que la jeune femme a intégré le groupe Wafabank en 2000, pour y assurer la direction de Wafa Bourse. Deux ans plus tard, elle prend aussi en charge Wafa Trust, filiale dédiée aux activités d’investissement et de Corporate finance du groupe. Alors que Wafabank est vendue pour une bouchée de pain à la Banque commerciale du Maroc (BCM) pour devenir le groupe Attijariwafa bank, Lamia Boutaleb reste au sein du groupe.
Elle devient directrice générale d’Attijari Invest en 2005, où elle a contribué à la mise en place et la structuration de plusieurs fonds d’investissement spécialisés dans l’infrastructure, l’agroalimentaire, et le tourisme justement. « Il faut préciser qu’elle est bien née. C’est la petite-fille de l’ancien propriétaire du groupe Wafabank« , ajoute tout de même Moncef Belkhayat.
« Lamia voulait diversifier son regard et son expérience« , explique Saad Kettani quand on évoque le départ de sa nièce de l’OCP où elle a travaillé comme conseillère du PDG, Mustafa Terrab, entre 2007 et 2009. Juste après, elle devient la PDG de la banque d’affaires Capital Trust Group, qu’elle a fondée un an plus tôt avec Saad Kettani et Anas Oucharif.
« Elle a aussi travaillé avec moi pour monter le dossier financier de la candidature du Maroc au mondial 2010« , explique Saad Kettani. « Je m’étais entouré d’une équipe de jeunes pour présenter le visage de la nouvelle génération marocaine à la FIFA« , ajoute-t-il.
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Pétrie d’expériences, sauf politiques, Lamia Boutaleb pourra donc compter sur ses compétences de banquière d’affaires pour exercer ses nouvelles fonctions de secrétaires d’État. « En France, un banquier est bien candidat à la présidence. Et il est bien placé pour gagner« , s’amuse-t-on dans son entourage.
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