Le texte du projet de résolution au Conseil de sécurité, obtenu par l’AFP, appelle l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) à présenter rapidement ses conclusions sur l’attaque qui a fait le 4 avril au moins 58 morts et 170 blessés à Khan Cheikhoun, petite ville de la province d’Idleb, au nord-ouest de la Syrie, en zone rebelle.
Le projet a été distribué aux quinze membres du Conseil à la veille d’une réunion d’urgence demandée par Paris et Londres à la suite de l’attaque. Les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni entendent mettre cette résolution au vote pendant cette session du 5 avril à New York, mais la position de la Russie restait encore inconnue la veille, ont indiqué des diplomates.
Le texte « condamne dans les termes les plus forts l’usage d’armes chimiques » en Syrie, en particulier l’attaque de Khan Cheikhoun et demande que la commission d’enquête de l’OIAC, mandatée par l’ONU, commence immédiatement à travailler pour identifier les auteurs de cette dernière attaque. Le projet de résolution demande également à la Syrie de fournir les plans de vol et toute information sur des opérations militaires au moment de l’attaque. Damas devrait également fournir les noms de tous les commandants d’escadron d’hélicoptères et ouvrir aux enquêteurs ses bases militaires d’où aurait pu être lancée l’attaque de mardi. Enfin, le texte menace d’imposer des sanctions en vertu du chapitre 7 de la charte des Nations unies.
Moscou et Pékin avaient mis leur veto en février à une résolution du Conseil de sécurité qui aurait imposé des sanctions à Damas, déjà accusée d’avoir perpétré une attaque à l’arme chimique sur des villages syriens en 2014 et 2015.
« Crimes de guerre »
Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a déploré le 5 avril que « des crimes de guerres continuent » d’être commis en Syrie, jugeant « horrible » l’attaque « chimique » de la veille à Khan Cheikhoun (nord-ouest du pays). « Ces évènements horribles montrent malheureusement (…) que le droit humanitaire international est violé fréquemment« , a déclaré Antonio Guterres en arrivant à une conférence internationale sur la Syrie à Bruxelles. « Il s’agit manifestement d’un crime de guerre« , a par exemple déclaré le 4 avril l’ambassadeur britannique à l’ONU, Matthew Rycroft, devant des journalistes au siège des Nations unies. « J’en appelle aux membres du Conseil de sécurité qui ont par le passé utilisé leur veto pour défendre l’indéfendable afin qu’ils changent de cap« , a-t-il ajouté. Le
Le porte-parole de l’ONU, Stephane Dujarric, a pour sa part qualifié les informations sur le bombardement « d’extrêmement inquiétantes et choquantes« . « Tout usage d’armes chimiques, où que ce soit, représente une véritable menace pour la paix internationale et la sécurité, ainsi qu’une sérieuse violation du droit international« , a-t-il souligné.
Depuis les réactions internationales ne cessent de s’accumuler. Tandis que le pape François dénonce un « massacre inacceptable« , Federica Mogherini, cheffe de diplomatie de l’Union européenne a elle aussi mis en cause Damas, tout comme le président turc Recep Tayyip Erdogan et le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Cette attaque a également été condamnée par la Ligue Arabe, les Etats-Unis et la France.
De son côté l’armée russe a affirmé, sur la base « de données objectives« , que l’aviation syrienne avait frappé un « entrepôt » des rebelles contenant des « substances toxiques« . En explosant, ces dernières se seraient disséminées dans l’atmosphère.
Avec AFP
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