Ahmed Ammor: "La dette ne sera plus un sujet d'actualité pour Alliances en 2017"

Alliances renoue avec les bénéfices. Le promoteur immobilier garde néanmoins une santé financière fragile en attendant de finaliser son plan de restructuration de la dette.

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Ahmed Ammor, directeur général d'Alliances. Crédit : Aicpress

Le groupe immobilier Alliances sort la tête de l’eau. Après deux années difficiles, Ahmed Ammor, qui a pris les rênes du groupe en janvier 2016, a présenté des performances financières aux antipodes de celles de 2014 et 2015 ce 4 avril. Le chiffre d’affaires consolidé à fin 2016 s’établit à 3,6 milliards de dirhams contre 944 millions de dirhams en 2015. Fait important, le groupe renoue aussi avec les bénéfices. Le résultat net ressort à 144 millions de dirhams contre une perte de 1,8 milliard de dirhams lors de l’exercice précédent.

Désendettement

Toutefois, l’indicateur qui continue d’inquiéter la sphère financière et qui explique les résultats catastrophiques des dernières années, c’est son endettement. Sur ce volet, Ahmed Ammor a été plus qu’explicite. « La dette ne sera plus un sujet d’actualité pour Alliances en 2017« , promet-il. « Nous avons avancé dans notre plan de désendettement. La dette bancaire a baissé de 48%« , avance le directeur général d’Alliances. Il affirme que les sept protocoles signés l’année dernière avec les banques ont été exécutés à 90%, ce qui a permis de réduire la dette de moitié (de 3,4 à 1,7 milliard de dirhams). Le patron d’Alliances est proche d’atteindre l’objectif qu’il s’était fixé en début d’année, à savoir ramener la dette bancaire à 1,2 milliard de dirhams.

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Du côté de la dette privée, Ahmed Ammor annonce qu’un accord a été trouvé avec la masse obligataire. La réduction de cette dette s’est faite en deux phases. La première a été marquée par la signature de quatre accords qui ont permis de réduire la dette d’un milliard de dirhams. La deuxième phase, qui est toujours en cours de mise en oeuvre, a été lancée en décembre 2016.

 « L’exécution des protocoles des phases I et II devrait réduire la dette privée à 1,5 milliard de dirhams au cours de 2017« , explique le patron d’Alliances. Pour rappel, elle était de 4,48 milliards de dirhams début 2015. La direction du promoteur financier ne compte pas en rester là. La dette restante, d’un montant de 1,5 milliard de dirhams, fera l’objet d’un rééchelonnement sur 10 ans avec une période de grâce de quatre ans. « Après cela, le remboursement de ces échéances deviendra linéaire« , affirme Ammor.

Lixus, le boulet

Lors de son intervention, le DG d’Alliances a également évoqué le cas de la station touristique Lixus que le groupe traine comme un boulet depuis le début de sa crise. La société a investi 1,2 milliard de dirhams dans ce projet qui se trouve au point mort, mais cause toujours des frais. Au total, Alliances a déboursé plus de 1,7 milliard de dirhams entre investissement et frais d’entretien du golf, du club house, et des villas construites.

Ahmed Ammor avait à maintes reprises annoncé le repositionnement de la station pour l’orienter vers le tourisme national. Pourquoi le chantier n’avance-t-il donc pas? « Nous avons mené toutes les études demandées, préparé les cahiers de charges, intégré les remarques de tous les départements ministériels impliqués dans ce projet qui, ne l’oublions pas, fait partie du plan Azur. Il ne restait plus que l’aval du chef du gouvernement. Malheureusement, quand nous avons terminé toutes les démarches, nous étions en plein changement de gouvernement« , explique-t-il. En d’autres termes, c’est un point qui n’a pas pu se résoudre à cause de la crise gouvernementale. Alliances attend avec impatience la nomination du prochain Exécutif pour avancer sur ce chantier stratégique pour le groupe.

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Retour à la normale

Le promoteur immobilier, qui a laissé derrière lui les années EMT, se concentre sur son coeur de métier. « Nous enregistrons le retour à une activité normale« , avance le DG. En chiffres, Alliances a livré 4.240 unités aux clients en 2016 et a bouclé le volet technique (permis d’habiter et titre foncier) de plus de 5.200 unités, sur le secteur de l’habitat social.

Sur le haut standing, le promoteur immobilier a livré plus de 480 unités et complété autant de dossiers techniques. Alliances a conservé son activité de maitre d’ouvrage délégué qui voit le groupe intervenir sur plusieurs projets comme Taghazout, Sindibad, siège de la CIMR…

L’Afrique figure aussi parmi ses axes stratégiques de développement. Le groupe opère ainsi au Cameroun et en Côte d’Ivoire, et se dit « très prudent dans sa démarche africaine« . « Nous travaillons tranche par tranche. La deuxième tranche n’est lancée que lorsque la première atteint un niveau de commercialisation élevé« , explique Ahmed Ammor. Le directeur général d’Alliances ajoute que le groupe marocain ne va jamais seul, expliquant que le promoteur essaie de toujours se faire accompagner financièrement par des banques ou par des bailleurs de fonds.

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