Après quatre ans de relations houleuses sous la présidence de Barack Obama, le président égyptien rencontre ce lundi 3 avril son homologue américain, Donald Trump. Cette visite a une saveur toute particulière pour Al Sissi, considéré par l’administration Obama comme un dirigeant peu respectueux des droits de l’Homme. Il n’avait ainsi jamais été invité à la Maison-Blanche. Contrairement à son prédécesseur, Donald Trump entretient une relation chaleureuse avec le dirigeant égyptien.
Le nouveau locataire de la Maison-Blanche loue avec force celui qui dirige l’Égypte, saluant ses « mesures courageuses » dans le domaine économique et dans la lutte contre le terrorisme. Il ne fait aucun mystère de son admiration pour le président Sissi. « C’est un type fantastique. Il a pris le contrôle de l’Égypte, vraiment pris le contrôle« , déclarait Trump en 2016.
Le dirigeant égyptien entend aujourd’hui donner un « nouveau souffle » aux relations entre les deux pays. Les deux gouvernements affichent en effet une volonté mutuelle de retisser des liens qui ne sont plus fondés sur la défiance, mais sur la confiance.
Suspension de l’aide américaine
En 2013, le président Sissi, alors général de l’armée égyptienne, avait destitué le président islamiste élu Mohamed Morsi puis lancé une sanglante répression contre ses partisans. Des milliers d’entre eux avaient été arrêtés, tandis que les morts se comptaient par centaines. En réponse, l’ex-président Obama avait suspendu l’aide militaire américaine à l’Égypte. Chaque année, les États-Unis allouaient 1,5 milliard de dollars d’aide à l’Égypte, dont 1,3 milliard réservé au domaine militaire. Cependant, le rôle incontournable de l’Égypte, le plus peuplé et le mieux armé des pays arabes, avait poussé la Maison-Blanche à infléchir sa position et à reprendre les livraisons d’armes lourdes en 2015.
La lutte contre le terrorisme au cœur des discussions
Trump et Sissi doivent, lors de cette rencontre, évoquer la lutte contre Daech qui mène une lutte armée contre le pouvoir égyptien. La question des propositions de Washington sur le conflit israélo-palestinien sera également abordée. Le Caire veut en effet conforter son rôle de médiateur entre Israéliens et Palestiniens au moment où le président américain semble remettre en question la solution à deux États comme moyen de mettre fin à un des plus vieux conflits au monde. La rencontre fournira aussi de précieux indices sur la façon dont le président américain entend aborder la question des droits de l’Homme avec le dirigeant égyptien . La Maison-Blanche a indiqué que le sujet des droits de l’Homme serait abordé « de manière privée et plus discrète » que sous l’ère Obama.
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