Les langues se délient au sein du parti de la lampe. Plusieurs militants du PJD ont exprimé, sur les réseaux sociaux, leur appréhension quant à l’intégration de l’USFP à la majorité gouvernementale. Parmi eux, l’élue Amina Maelainine, qui espère que l’intégration du parti de la rose ne se fera pas aux dépens du PJD.
« Le PJD a fait des concessions malheureuses afin de mener la majorité gouvernementale (…) L’USFP tient à une représentation importante au sein du gouvernement. C’est tout à fait légitime [mais] j’espère que le PJD aura également le droit à une représentation forte au sein de son gouvernement afin de répondre aux revendications de ses électeurs« , écrit Maelainine sur Facebook. Elle indique également que « les nouveaux développements n’ont pas été pris en compte par plusieurs membres du parti qui doivent attendre une communication du secrétariat général expliquant les coulisses de ces développements ».
Mohamed El Khamlichi, membre du Conseil national du PJD, se veut plus direct. « On demande au docteur El Othmani d’expliquer ce qui s’est passé et de dire que l’USFP lui a été imposée (…) et qu’il avait le choix entre faire perdurer le blocage et endosser sa responsabilité politique, ou s’incliner face aux conditions humiliantes d’Akhannouch », écrit-il dans un statut publié le 29 mars, appelant le nouveau chef du gouvernement à préciser qu’il a choisi « la solution la moins mauvaise ».
Hassan Hamorou, autre membre du Conseil national du PJD, s’est également exprimé sur Facebook. « La soumission n’est pas un point de vue qui nécessite des explications (…) Il s’agit simplement d’une erreur qui implique des excuses« , lance-t-il énigmatique. Pour lui, l’intégration de l’USFP à la majorité « est une manière de mettre à bas sa dignité (…) soit par peur, soit par avidité ».
Interrogé par Telquel.ma sur les récentes sorties des membres de son parti, Mohamed Yatim nous indique que « chaque membre du PJD a le droit d’exprimer ses opinions, mais le fait est que le Conseil national a soutenu le chef du gouvernement et ses choix« . Pour ce qui est de l’éventualité d’une scission au sein du parti, Yatim répond : « Je ne suis pas voyant, mais pour le moment, il n’y a pas d’indications qui vont dans ce sens » tout en concédant « que la situation est difficile ».
Dans un article publié le 30 mars, le site d’information Al Yaoum24 révèle que « plusieurs membres du Conseil national du PJD ont adressé des lettres à Saad Eddine El Othmani l’appelant à réunir le parlement du parti et à présenter les raisons qui l’ont poussé à faire marche arrière sur la mise à l’écart de l’USFP« . Interrogé sur cette information, Mohamed Yatim affirme que « le Conseil national peut appeler à la tenue d’une session extraordinaire, mais nous n’en sommes pas là« .
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