Le secrétaire général de l’Istiqlal prend des décisions controversées dans un climat de haute tension au sein du parti à la balance. Le 27 mars, Hamid Chabat publie un communiqué où il informe de la vacance de quatre sièges au sein du comité exécutif de la formation, en se basant sur l’article 56 du règlement intérieur du parti. Une décision qui intervient deux jours seulement après que treize membres du comité exécutif du parti ont signé un communiqué où ils désavouent l’action et les décisions de leur secrétaire général, appelant à la tenue d’un conseil extraordinaire pour remettre de l’ordre.
Hamid Chabat veut prendre l’avantage au sein de l’instance dirigeante du parti et n’hésite pas à mettre à son profit les lois qui le régissent. « Il y a des différends au sein du parti, c’est certain. Plusieurs courants s’entrechoquent, entre ceux qui soutiennent Chabat, ceux qui soutiennent Baraka et même ceux qui veulent Ghellab », confie une source au sein du parti. Pour notre interlocuteur c’est de bonne guerre que le SG de l’Istiqlal utilise le règlement intérieur du parti pour renforcer sa position. « Chacun utilise les moyens qu’il estime adéquats en cette période. Ceux à qui cela ne plait pas peuvent toujours recourir à la justice », estime ce proche de Chabat.
L’article 56 que fait valoir Chabat dispose que « le secrétaire général du Conseil national informe sur toute vacance au niveau du comité exécutif à cause d’un vide, d’une démission, ou d’un arrêt dans l’exercice des fonctions sans motif acceptable, et le poste vacant est confié au membre qui suit le dernier membre élu au sein du comité exécutif suivant le classement des résultats ». Les quatre membres déchus de leur mission au sein de la plus importante instance du parti sont Mohamed Shimed, Taoufik Hejira, Mohamed Ansari et Kenza Elghali.
Shimed est remplacé en raison « de l’arrêt dans l’exercice de ses fonctions depuis plus d’un an », précise le communiqué du parti. Kenza Elghali, pour sa part, sera remplacée car elle occupe désormais des fonctions diplomatiques à l’étranger. Le cas de Mohamed Ansari est à peu près similaire à celui d’Elghali, puisqu’il a été élu membre de la cour constitutionnelle. Il ne peut donc pas occuper les deux fonctions au risque d’être en situation de conflit d’intérêts.
Le cas le plus délicat est sans doute celui de Taoufik Hejira. Il sera remplacé à cause de « la décision du conseil disciplinaire du parti de le suspendre de toutes ses fonctions au sein du parti pour une durée de 18 mois ». Le communiqué ajoute que la durée de la sanction dépasse ce qui reste du mandat de l’actuel comité exécutif ce qui nécessite son remplacement. Pour rappel, la décision du conseil disciplinaire qui concerne Hejira, mais aussi Karim Ghellab et Yasmina Baddou, est contestée par les trois concernés. Elle a même fait l’objet d’action en justice.
Le parti de l’Istiqlal est en proie à une guerre intestine sans merci à l’approche du congrès national prévu fin mai prochain. Hamid Chabat avance ses pions, tout comme Nizar Baraka dont la candidature se précise de plus en plus.
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