L'Afrique du sud et l'Egypte rejoignent la Banque asiatique d'investissement dans les infrastructures

L'institution bancaire veut renforcer sa stratégie en Afrique. Elle souhaite se positionner comme une alternative crédible à la Banque mondiale et au FMI.

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Ceremonie de signature des accords relatifs à la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures. Crédit: AFP
Ceremonie de signature des accords relatifs à la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures. Crédit: AFP

La nouvelle Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures (BAII) s’ouvre sur le continent africain. Après l’Afrique du Sud et l’Égypte qui avaient déjà rejoint l’institution, l’Éthiopie et le Soudan devraient devenir les nouveaux membres africains du réseau. Une information confirmée par le président chinois de la BAII, Jin Liqun, et qui devrait être officialisée lors d’une prochaine assemblée générale en juin. À leurs côtés, une vingtaine de pays, européens, sud-américains, et même le Canada, devraient venir s’ajouter aux 57 pays fondateurs.

L’Afrique comme réel objectif

D’après Le Monde, d’autres pays africains suivront en 2018. Il s’agit notamment de l’Algérie, de la Libye, du Nigéria et du Sénégal. Rappelons que dans un entretien accordé en 2015 à l’agence de presse chinoise Xinhua, l’ambassadeur chinois au Maroc, Sun Shuzhong, révélait également le souhait du Royaume de rejoindre la BAII.

Toujours selon les informations du quotidien français, Jin Liqun a annoncé vouloir mettre l’Afrique au cœur de la stratégie de la banque. « Nous souhaitons développer des projets en Afrique, en coopération avec la Banque mondiale et la Banque africaine de développement afin de soutenir le processus d’industrialisation du continent ».

Une initiative saluée par l’ancien directeur de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique, Carlos Lopes, dans un entretien au Financial Times: « l’arrivée de pays africains est très importante. L’Éthiopie, par exemple, devrait profiter pleinement des prêts de la BAII. C’est une façon pour l’Afrique de montrer qu’elle n’est pas juste un récipiendaire de l’aide chinoise, mais qu’elle participe et soutient la politique chinoise sur le continent. Avec l’élection de Donald Trump, il faut s’attendre à ce que davantage de pays africains se tournent vers la Chine ».

Quid de la domination chinoise ?

Alors que les États unis sous la présidence de Barack Obama avaient déjà pris leur distance avec la BAII, qu’ils jugent comme un instrument de domination chinois, l’élection de Donald Trump ne devrait pas changer la donne. Nouveau symbole de cette ouverture africaine, la banque a choisi d’offrir un poste de conseillère stratégique à Ngozi Okonjo-Iweala, l’ancienne ministre des Finances du Nigéria. Reste à savoir quel sera le poids de ces nouveaux membres. Actuellement, la Chine bénéficie d’un droit de veto de facto et détient près de 26% des sièges. Sa position dominante pourrait cependant  être remise en cause par l’intégration de nouveaux pays.

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