Une délégation officielle du Togo a été accueillie à Casablanca le 20 mars, afin de présenter aux entreprises les avantages économiques de son pays. Une véritable opération séduction.
« Le Togo est ouvert pour vous, opérateurs économiques marocains, pour investir dans notre pays », ont répété les officiels togolais présents le 20 mars au siège de l’Association marocaine des exportateurs (Asmex), devant un parterre d’hommes et de femmes d’affaires marocains. L’ambassadeur du Togo était accompagné de Koffi Sodokin, conseiller économique du chef d’État Faure Gnassingbé, qui a dressé le portrait économique du Togo. « En 2015, nous avions un PIB de 569 millions de dollars, avec une croissance de 5,4%. En 2020, nous ambitionnons d’atteindre 7 à 8% puis de continuer sur un taux de croissance à deux chiffres« , a-t-il annoncé.
Le Togo entend donc développer ses activités commerciales avec le Maroc. Pour l’instant, les échanges commerciaux sont évalués à 625 millions de dirhams en 2016, contre 350 millions en 2010. Ce qui peut être largement développé selon Koffi Sodokin. Il mentionne notamment les secteurs de la pharmacie, de l’agriculture et des matières premières (maïs, marbre, calcaire), mais aussi le tourisme, l’industrie, le service et les télécoms. « Nous avons aujourd’hui seulement deux opérateurs téléphoniques mobiles et nous voulons ouvrir ce secteur à d’autres opérateurs, il y a de la place pour investir dans ce secteur », a lancé le conseiller économique du président togolais en guise d’invitation, avant de présenter sept projets pour lesquels le Togo recherche des financements et des entreprises contractantes.
Projets en recherche de sources de financement et d’entreprises contractantesExtension et modernisation du quai minéralier : 89,2 millions de dollars Pour le projet de 100.000 logements sociaux, Koffi Sodokin a expliqué que son pays est déjà en discussion avec le groupe Addoha. « Mais cela n’empêche pas d’autres groupes d’être intéressés. Nous pouvons continuer les négociations pour travailler avec plusieurs partenaires », a-t-il précisé. Il a également vanté l’expertise marocaine en termes d’aménagement des littoraux et sur les questions agricoles alors que le Togo souhaite créer deux agropôles. Des conditions favorables créées Afin d’inciter les entreprises marocaines à se rendre dans ce pays, la délégation a présenté les efforts fournis par le Togo en termes de réglementation et de fiscalité. « Nous avons mis en place des mesures incitatives pour les investissements, les exonérations et réductions fiscales en fonction des employés, taxes sur les exportations, avantages selon les régions d’installation« , explique Koffi Sodokin. « Nous avons créé Togo Investissement pour permettre le lancement des grands chantiers« , poursuit-il, expliquant que la création de ce fonds a été possible grâce à deux banques, en l’occurrence les filières d’Attijariwafa bank et Allianz. De son côté, Germain Meba, président de la chambre de commerce et d’industrie, a relevé que le marché du Togo est bien régularisé depuis la « révolution du cadre réglementaire et institutionnel de 2009″. « Nous avons mis en place les conditions nécessaires pour créer vos entreprises rapidement et pour nous assurer que votre investissement soit un succès« , a-t-il assuré, mettant en avant les mesures anticorruption et la modernisation de la gestion des zones franches. Dans la foulée, il a présenté un tableau indiquant les exonérations de TVA. Instantanément, tous les bras des hommes et femmes d’affaires se sont levés pour prendre en photo avec leurs smartphones la liste des produits et activités concernés: matériel de production d’énergie renouvelable, terminaux et équipements informatiques, lait non transformé, riz, etc. Certains produits ne sont taxés qu’à 10%. C’est notamment de cas de l’huile alimentaire, du sucre, des poussins d’un jour, ou encore du matériel agricole. D’autre part, Germain Meba a précisé que l’impôt sur les sociétés est de 28%, contre 30% au Bénin, au Mali, au Niger et au Sénégal. Une porte vers les pays de la Cédéao « Il ne faut pas regarder les 7,3 millions d’habitants du Togo, mais l’ensemble de la population de la Cédéao qui est estimée à plus de 300 millions de personnes. Les entreprises investissent dans un pays qui leur permet de se déployer dans toute la sous-région », a insisté Koffi Sodokin. Le Togo entend donc se positionner comme une porte d’entrée vers l’organisation sous-régionale à laquelle le Maroc souhaite adhérer. Un argument auquel est sensible Zakaria Essad, commercial d’une entreprise assurant le service technique pour des banques et opérateurs téléphoniques déjà installé en Égypte et Côte d’Ivoire, bientôt au Sénégal et au Cameroun. « C’est assez rassurant de voir que le Togo peut devenir un hub, alors qu’on avait mis un frein précédemment dans ce pays de peur de ne pas avoir suffisamment de business », note-t-il. Cette accessibilité à un marché bien plus large se traduit concrètement par les infrastructures de transports. « Avec une profondeur de 16 mètres, le port de Lomé peut accueillir les navires à forte nage alors qu’il a une position stratégique pour atteindre les pays voisins qui n’ont pas de littoral comme le Niger ou le Mali », a affirmé Koffi Sodokin. Le conseiller présidentiel a ensuite insisté sur les deux aéroports internationaux du Togo, qui sont situés à une heure de chaque pays de la Cédéao, notamment grâce à la compagnie Asky. Lire aussi : Maroc -Togo. Quelles relations économiques entre les deux pays? |
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