Gaming: un tournoi doté de 100.000 dirhams organisé au Maroc

Avis aux amateurs du jeu League of Legends au Maroc. Votre passion pourrait vous rapporter 100.000 dirhams.

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Photo d'illustration. Crédit: AFP
Photo d'illustration. Crédit: AFP

L’e-sport marocain, qui sort progressivement de sa clandestinité,verra l’un de ses évènements majeurs se dérouler dès le début du mois de mars, avec le lancement de la Morocco League of Legends Cup 2017 le 11 mars. Il s’agit d’un tournoi dédié au célèbre jeu vidéo League of Legends (LoL), dans lequel les joueurs s’affrontent en ligne par équipes de cinq. Organisé par la filiale marocaine de la World Gaming Federation (WGF), le tournoi prévoit 4 manches qualificatives à l’issue desquelles les deux équipes finalistes se qualifieront pour la grande finale prévue dans le cadre du salon Morocco Game Show 2017 qui se tiendra à Casablanca.

100.000 dirhams pour le grand vainqueur

Les tournois qualificatifs se dérouleront chaque mois entre mars et juin,  mais la date de la phase finale n’a pas encore été précisée par les organisateurs. « Nous sommes encore en négociations avec nos partenaires« , nous explique-t-on. L’une des particularités du tournoi est que les équipes concurrentes devront être constituées exclusivement de joueurs de nationalité marocaine.

L’autre particularité, sans doute la plus intéressante, est la récompense conséquente attribuée aux meilleurs joueurs de chaque phase. Ainsi, les joueurs de chaque équipe qui remportera les éliminatoires se partageront 20.000 dirhams. Pour la grande finale, ce prix est multiplié par cinq, soit 100.000 dirhams pour la future équipe championne du Maroc de League of Legends.

Crédit: World Gaming Federation Maroc
Crédit: World Gaming Federation Maroc

« Nous voulons nous aligner par rapport à ce qui se fait un peu partout dans le monde et particulièrement dans la région MENA. Nous voulons développer l’E-sport au Maroc et pour cela il faut motiver les gamers marocains à participer aux compétitions en donnant des cash-prizes répondant aux normes internationales« , explique Karim Moubarik, directeur général de WGF Maroc, contacté par Telquel.ma.

Un tremplin pour l’e-sport marocain?

Des cybercafés aux tournois organisés dans  le respect des normes professionnelles, l’e-sport a amorcé sa mue ces dernières années avec la multiplication d’évènements qui gagnent en visibilité à l’instar des récents Orange PES Cup, Manga & Gaming Expo, ou du Morocco Gaming Show à venir cette année.

L’engouement est réel. Rien que pour League of Legends, « la communauté est évaluée à près de 150.000 joueurs actifs« , nous assure Karim Moubarik, qui reconnait néanmoins qu’il est « très compliqué d’avoir des statistiques précises sur le nombre de joueurs« . Une situation liée au relatif manque d’intérêt des éditeurs de jeux vidéos pour le Maroc, et plus généralement pour l’Afrique. « Tous les joueurs marocains ou africains passent par les serveurs de l’Europe. Ça veut dire que chaque fois qu’un joueur marocain s’enregistre dans League of Legends, il est comptabilisé comme français ou espagnol« , se désole le directeur général de WGF Maroc.

Pour lui, organiser des évènements de l’envergure de la Morocco League of Legends Cup est donc une occasion d’attirer l’attention des éditeurs de jeux vidéos sur le potentiel des joueurs marocains. L’objectif de la démarche est de convaincre ces éditeurs de déployer des serveurs locaux permettant aux gamers de jouer dans des conditions optimales.

Il se trouve en effet que le plus gros frein à l’expansion du gaming au Maroc réside dans l’infrastructure. Dans les pays où la culture de l’e-sport est bien ancrée (USA, France, Japon, etc.), les éditeurs de jeux déploient des serveurs locaux. Ceci permet une meilleure interaction lors des parties en ligne, grâce à un ping (temps de latence) réduit. « Plus le serveur est très éloigné géographiquement, plus le temps de latence est important« , nous explique Salim Ghazzal, un des gamers marocains le plus en vue à l’international (5.574 followers sur la plateforme de streaming Twitch). C’est donc à cet obstacle qu’est confrontée l’écrasante majorité des gamers au Maroc, et en Afrique en général, à l’exception de quelques privilégiés disposant de connexions à très haut débit. Or, « l’infrastructure des opérateurs actuels au Maroc ne permet pas des conditions de jeux aussi confortables qu’en Europe par exemple« , conclut celui qui plus connu sous le pseudonyme de MagicvdK.

Lire aussi: Le mystérieux blocage des jeux vidéos en ligne au Maroc

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