Fragilisé par la maladie, mais très affable, l’ancien militant du parti de la balance, qui a passé l’arme à gauche le 17 février, avait répondu à nos questions sans langue de bois
Les résultats des élections législatives montrent que certains partis historiques se sont effondrés: l’Istiqlal, l’USFP… À quoi peut-on attribuer cette chute?
Ces élections, sans rentrer les détails, reflètent la manière dont l’opinion publique réfléchit: l’histoire importe peu. L’essentiel, aux yeux des électeurs, c’est ce que les politiques font aujourd’hui, leur réputation, leur comportement… Et c’est une grande avancée pour le Maroc.
Au lendemain des élections, des observateurs prédisaient, comme le permet la Constitution, l’éviction d’Abdelilah Benkirane comme Chef du gouvernement au profit d’une autre personnalité au sein PJD. Mais c’est bien Benkirane qui a été désigné, malgré les tensions entre lui et le Palais. Quelle lecture faites-vous de ce choix ?
La constitution est claire, le roi n’a fait que l’appliquer. La Constitution dit que le roi doit choisir le Chef du gouvernement au sein du parti arrivé en tête des élections. Si celui-ci n’a pas la majorité absolue, il doit se mettre en contact avec les partis qui doivent constituer la majorité. Jusqu’à maintenant, les choses se déroulent normalement pour le Maroc. Les élections ont été globalement bonnes, ce qui est une avancée pour le pays. Ensuite, l’application de la constitution par le roi est correcte, c’est ainsi qu’il a nommé Abdelilah Benkirane la première fois, et qu’il le nomme la deuxième fois.
Après la nomination du Chef du gouvernement, des voix expliquaient qu’il serait cohérent que Benkirane fasse appel à des partis de l’ancienne koutla historique. Partagez-vous cet avis ?
Ça, c’est un autre problème (rire). Il doit consulter les partis et voir avec qui il doit former le gouvernement. L’essentiel, c’est que l’application de la constitution est claire et correcte.
Mais estimez-vous que le clivage entre les partis de l’ancienne koutla et les partis de l’administration doive guider la formation du prochain exécutif?
Cette histoire, c’est du passé, c’est fini. Il faut voir ce qui se passe aujourd’hui, comme c’est le cas dans le monde entier. Nous avons fait notre temps. Il faut maintenant travailler avec les données actuelles.
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