Abdoulaye Konaté a exposé son travail partout dans le monde. Après l’Irlande, la Suisse, La France, le Danemark ou encore le Royaume-Uni, l’artiste malien a choisi Casablanca et la Galerie 38 pour exposer de nouvelles compositions inédites du 16 mars au 17 avril, fruit d’un travail réalisé avec les artisans de Fès. Peintre de formation, l’artiste plasticien travaille le textile depuis 1990 afin de réaliser ses œuvres. Habitué à composer avec des languettes en bazin, tissu traditionnel malien, il a innové en le fusionnant avec le textile traditionnel marocain afin de créer des pièces uniques pour cette première exposition personnelle au Maroc.
« L’utilisation de tissu brocart de Fès et des broderies faites à la main est un dialogue avec le bazin teint au Mali« , nous confie Abdoulaye Konaté qui précise tout de même que son « style de composition est resté le même« . « Pour moi, il ne s’agit pas d’avoir un tissu particulier du Maroc. Ce qui m’intéresse c’est plutôt de trouver une trame, une texture et une couleur de tissu. J’en ai vu plusieurs au Maroc« , explique-t-il.
Dans l’exposition qui aura lieu à la Galerie 38, « les œuvres ne sont pas totalement abstraites. Il y a souvent des formes humaines, animales et des insectes, ainsi que des éléments de la nature évoqués d’une manière très subtile« , décrit Abdoulaye Konaté qui a travaillé dans l’idée d’un partage de « deux mondes que l’histoire a toujours unis ».
Le Maroc, terre d’inspiration parmi d’autres
L’artiste malien qui a étudié entre Bamako et Cuba est habitué à parcourir le monde pour s’inspirer. « La culture est l’ADN des peuples pour moi. Chacun de mes voyages est une dose de nourriture pour mon cerveau« , confesse l’artiste, qui a une relation particulière avec le Maroc et ses artistes.
« La peinture marocaine est très riche. J’ai eu la chance de connaître et de me lier d’amitié avec Farid Belkahia et Mohamed Kacimi deux grands artistes du monde« , raconte Abdoulaye Konaté. Il se rappelle d’ailleurs avoir participé à des expositions avec Touhami Ennadre et avoir rendu visite, dans les années 1990, à beaucoup d’autres artistes grâce à l’Institut du monde arabe et à Ibrahim Alaoui.
« Après la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, le Sénégal en Afrique, les artistes marocains ont été les premiers avec lesquels j’ai eu des relations d’amitiés et de collaborations« , se souvient Abdoulaye Konaté. Sa rencontre avec El Haj Abdelkader Ouazzani, le dernier maître du brocart traditionnel de Fès, a d’ailleurs été le point de départ de cette exposition à la Galerie 38. « Alors qu’un maître comme lui a reçu des centaines de milliers de visiteurs dans sa vie, la connexion, le rapprochement et surtout la confiance ont été établis grâce à une petite vidéo de mon atelier à Bamako qui montre notre travail avec les assistants« , poursuit l’artiste malien.
Pour Abdoulaye Konaté, le Maroc est « un pays avec une grande histoire et une culture ancestrale très riche« . Il appelle les autorités politiques et la société civile à « aider les jeunes générations d’artistes marocains à développer leurs productions artistiques« .
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Abdoulaye KonatéGrand prix Léopold Senghor de l’édition 1996 de la Biennale de Dakar, Abdoulaye Konaté est une figure mondiale de l’art en Afrique. Ses œuvres font partie des collections de grandes institutions comme le Musée Smithsonian à Washington, ou encore le Stedelijk Museum à Amsterdam. Il vit et travaille à Bamako au Mali.[/encadre] |
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