L’État cherche-t-il à en découdre avec les organisations islamistes? Une circulaire datée du 30 janvier 2017, supposément signée par le préfet de Chefchaouen, et demandant la mise à jour des fiches sur les membres d’organisations religieuses « radicales ou interdites », a été relayée sur les réseaux sociaux où elle a semé le doute.
Le document en question liste les organisations suivantes : Al Adl Wal Ihsane, le Mouvement unicité et réforme (MUR), la Salafia jihadia, la Jamaâ Tabligh (qui opère dans le domaine de la prédication). Figurent également dans cette liste les personnes de confession chiites ainsi que les anciens et actuels détenus salafistes.
Déjà vu
Le leader du MUR, Abderrahim Chikhi, déplore la présence de son organisation sur cette liste: « nous sommes actifs depuis des décennies et nous travaillons de manière légale. Nous ne sommes pas radicaux tout comme les autres organisations citées par le document« . Néanmoins le président de la matrice idéologique du PJD précise que « le fichage est une norme au Maroc, mais c’est la première fois que je vois une telle liste ».
Pour sa part Mohamed Salmi, membre de la Jamaâ, n’est pas surpris par ce type de fichage. « Ce type de note existe depuis longtemps. Des personnes liées à des organismes comme Al Adl sont fichées« .
À ce jour, le ministère de l’Intérieur n’a toujours pas officiellement réagi à la publication de cette liste. Néanmoins, une source au département de Mohamed Hassad affirme qu’aucune instruction n’a été donnée à ce sujet (celui du fichage, NDLR) avant d’ajouter que « de manière évidente, le document est falsifié« .
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