Affaire Gülen: les parents d'élèves du groupe Al Fatih résignés à changer d'école

Un mois après l’annonce de la fermeture des écoles du groupe Mohamed Al Fatih par le ministère de l’Intérieur, les élèves seront répartis dans d’autres établissements au retour des vacances.

Les parents des élèves inscrits dans les écoles du groupe Mohamed Al Fatih, accusées par le ministère de l’Intérieur d’être proches du mouvement turc Gülen, s’apprêtent à inscrire leurs enfants dans d’autres établissements scolaires, nous assure le comité qui les représente. Même si une autre plainte réclamant la levée de l’interdiction est toujours en cours, les parents semblent d’ores et déjà résignés à accepter la sentence.

Une des solutions envisagées, à savoir le rachat des écoles par un investisseur marocain, est compromise. La fondation Miloud Chaabi avait transmis une offre au mois de janvier pour garder les établissements ouverts. Elle n’a pas obtenu l’aval du ministère de l’Éducation nationale, nous révèle Mehmet Bozoglan, actionnaire du groupe.

De son côté, le département de Rachid Belmokhtar affirme qu’il n’a jamais été question « d’une éventuelle cession de la gestion des établissements Al Fatih au groupe Chaabi ».  La Fondation Chaabi, contactée à plusieurs reprises, n’a pas répondu aux sollicitations de Telquel.ma.

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Répartition dans des écoles privées

Les parents se sont donc résignés à inscrire leurs enfants dans d’autres écoles à leur retour de vacances le 12 février. « Pour nous, Mohamed Al Fatih c’est fini!« , nous explique Slimane Bouslimi, membre du comité des parents d’élèves. « Nous souhaitons désormais répartir nos enfants dans les écoles qui sont dans la continuité de leur éducation bilingue ou anglophone« , poursuit-il.

« Nous avons choisi deux écoles à Casablanca, Pierre Corneille et Charles Péguy« , nous a affirmé Bahia Ryad, membre du comité des parents d’élèves de l’école anglophone Al Fatih de Lissasfa (Casablanca). « Ils ont fait l’effort de garder notre programme et nos manuels pour finir l’année scolaire« , précise-t-elle. Une source au sein de l’école Pierre Corneille, ouverte en août 2016, nous rapporte que cette situation est pour eux une « opportunité » de mettre en place un système anglophone. Pour cela, la direction a prévu d’embaucher certains enseignants de Lissasfa.

De leur côté, les élèves et enseignants des écoles Panoramique et Polo du groupe Al Fatih à Casablanca seront transférés à l’école Californie, nous rapporte Slimane Bouslimi. Il raconte que le matériel a même déjà été enlevé des anciens locaux de Panoramique. À Fès, tous les élèves ont été transférés dans une seule et même école. À Tanger et Tétouan, les parents sont encore en négociation avec d’autres établissements scolaires.

Des plaintes en instance

Les parents ont prévu de faire appel de la dernière décision de justice le 31 janvier. Le tribunal administratif avait rejeté la requête visant à « suspendre » la décision du ministère de l’Intérieur. Une autre plainte, qui réclame cette fois l’annulation pure et simple de la décision du ministère de l’Intérieur, est actuellement examinée. L’audience est prévue le 23 février. Pourtant, Slimane Bouslimi concède que « si les enfants sont répartis comme nous le souhaitons et sous nos conditions, nous allons lâcher« .

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