Akhannouch: "On ne veut pas rentrer dans la cuisine interne des institutions européennes"

Dans un entretien accordé à l’AFP, le ministre de l'Agriculture revient sur l’état actuel des relations entre le Maroc et l’Union européenne.

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Aziz Akhannouch, ministre de l'Agriculture. Crédit: Yassine Toumi.

Aziz Akhannouch s’explique. Quelques heures après la publication d’un communiqué menaçant où son département invite les autorités européennes à sanctionner et à traiter « avec la plus grande fermeté » toute entrave à « l’entrée des produits marocains sur les marchés européens« , le ministre de l’Agriculture est revenu, dans des déclarations accordées à l’AFP, sur l’état actuel des relations entre le Maroc et les 28.

« Il faut maintenant que les choses soient claires, sincères, sur l’avenir que nous voulons développer entre le Maroc et l’UE« , a déclaré Akhannouch qui affirme ne pas connaitre « jusqu’à maintenant la position de la Commission par rapport aux zones du sud« .

Partenaires divers

« Nous avons un contrat commercial de libre-échange, un partenariat gagnant-gagnant (…). Malheureusement, il y a des zones d’incertitude sur tout ce qui se prépare à Bruxelles« , déplore le président du RNI lors de son entretien avec l’agence de presse. Le ministre, qui affirme subir « beaucoup de pression » des agriculteurs et pêcheurs marocains, a également déclaré que le Maroc n’a « pas de temps à perdre à aller devant les tribunaux » et ne « veut pas rentrer dans la cuisine interne des institutions européennes« . « J’ai signé un contrat avec l’UE, je veux simplement savoir si cet accord est toujours d’actualité », insiste Akhannouch.

Citée par l’AFP, une source diplomatique marocaine a déploré l’état actuel des relations entre l’Union et le royaume. « Du fait notamment de la proximité géographique, nous avions fait le choix d’un partenariat privilégié. Nous n’en subissons aujourd’hui que des conséquences négatives […] L’Europe agit désormais comme si nous étions dans son giron, ou même son sujet. Elle agit avec une vision moralisatrice et s’arroge le droit de juger« , juge le diplomate. Cette source, qui estime que le Maroc « n’a rien à gagner à une telle relation« , affirme que le royaume peut se tourner vers la « Russie, la Chine, les États-Unis ou encore l’Afrique« .

Pour rappel, la Cour de justice de l’Union européenne avait estimé dans un arrêt publié le 21 décembre que l’application de l’accord agricole Maroc-UE aux provinces du Sud « est contraire au principe de droit international ». Un représentant de la diplomatie marocaine est attendu cette semaine à Bruxelles pour des négociations relatives à l’applicabilité des accords agricoles, a indiqué ce lundi 6 février, une source diplomatique à Telquel.ma.

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