Nezha Alaoui M’hammdi, la discrète représentante du Maroc à l'Union africaine

Ambassadrice du royaume à Addis-Adeba, Nezha Alaoui M'hammdi porte désormais la voix du Maroc au sein de l'Union africaine. Elle est décrite comme "une experte du continent" par l'hebdomadaire Jeune Afrique qui dresse son portrait.

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Cela fait 28 ans que Nezha Alaoui M’hammdi parcourt les couloirs du ministère des Affaires étrangères. Maintenant que le Maroc a rejoint l’Union africaine (UA), la diplomate marocaine de 49 ans sort de l’ombre dans un portrait publié par le magazine Jeune Afrique le 1er février. Retour sur le parcours de l’ambassadrice du Maroc à Addis-Adeba devenue la représentante au sein de l’organisme panafricain.

De l’Union européenne…

La diplomate débute sa carrière en 1989 au sein de la division chargée des relations avec la Communauté européenne alors dirigée par Taïeb Fassi Fihri, actuel conseiller royal. Quatre ans plus tard, elle est nommée conseillère économique à l’ambassade du Maroc à Rome avant d’occuper le même poste à Bruxelles. En 2004, elle réintègre l’administration centrale du ministère des Affaires étrangères afin de « superviser le service des affaires européennes » selon Jeune Afrique.

« Au ministère, on se souvient d’une jeune femme sérieuse, travailleuse et qui n’hésitait pas à exprimer ses opinions, quitte à fâcher quelques-uns de ses supérieurs« , décrit le site de l’hebdomadaire. Des traits de caractère que nous confirme Driss Ksikes qui dirige le Cesem (centre de recherche affilié à l’école HEM) auquel Nezha Alaoui M’hammdi participe depuis 2010. « C‘est une personne méticuleuse et très soucieuse du détail quand elle écrit ses papiers », décrit Driss Ksikes à Telquel.ma.

En 2009, la diplomate est nommée, selon Jeune Afrique, à la tête de la division de la coopération bilatérale des affaires africaines. Une spécialisation qu’elle approfondit en participant à des travaux de recherche au Cesem. « Elle est devenue la référence de la chaire Afrique du groupe de recherche« , nous confie Driss Ksikes. La diplomate marocaine collabore aussi avec l’Institut français de relations internationales (Ifri) pour qui elle a notamment écrit en 2010 un article universitaire qui lie ses deux spécialités: l’Afrique et l’économie.

… à l’Union africaine

Soucieuse de garder un pied dans la recherche, Nezha Alaoui M’hammdi « a continué à participer au projet de recherche « Atlantic future«  en 2013, nous affirme Ksikes. Cette année, la diplomate s’envole pour le Ghana où elle devient ambassadrice. Depuis Accra, elle supervise aussi le Bénin et le Togo. C’est d’ailleurs pendant son mandat que le Ghana adhère à la motion de Kigali dans laquelle 28 pays africains réclament « la suspension des activités de la RASD » en juillet 2016.

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En octobre 2016, elle est nommée ambassadrice du Maroc en Éthiopie et à Djibouti avant de devenir la représentante du Maroc à l’Union africaine. Un poste qui, cumulé à ses connaissances du continent africain, lui permet d’intégrer l’équipe ayant participé aux côtés de Mohammed VI aux négociations pour la réintégration du royaume à l’UA, relève Jeune Afrique.

« Cela ne me surprend pas, car c’est quelqu’un qui connait très bien l’Afrique subsaharienne. Surtout, elle ne parle pas avec arrogance et elle a de l’empathie« , nous décrit le directeur du Cesem. Selon lui, « le Maroc a besoin de gens qui ont à la fois une capacité d’écoute et des savoirs juridiques et économiques sur la région« . Le nouveau défi de la diplomate sera d’accompagner le Maroc dans ses premiers pas à l’UA, après 33 ans d’absence.

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