Sidi Moumen : une association accélère la généralisation du préscolaire

L'association Oum El Ghait travaille depuis 2013 pour faciliter l'intégration des enfants, âgés entre quatre et six ans, de Sidi Moumen et Sidi Bernoussi dans le système scolaire.

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1 500 enfants de 4 à 6 ans de Sidi Moumen et Sidi Bernoussi ont désormais accès à une éducation préscolaire.

L’association Oum El Ghait, qui s’attelle à apporter une éducation préscolaire aux enfants de Sidi Moumen et Sidi Bernoussi, a fait le 25 janvier un premier bilan de son activité. Depuis 2013, 1 500 enfants de quatre à six ans ont été accueilli dans 41 écoles des deux quartiers périurbains de Casablanca.

Alors que le périscolaire n’est pas prévu dans l’éducation nationale marocaine, « l’association Oum El Ghait vient combler ce déficit« , explique Amal Kadiri, présidente de l’association. Au Maroc, le taux de préscolarisation n’est que de 59,7 %, uniquement dans le privé, contre 39 % en milieu rural. « C’est pourtant une étape fondamentale pour qu’un enfant puisse adhérer au système scolaire primaire. Sans passer par ce maillon essentiel, il y’a de fort risque d’être en situation d’abandon ou d’échec« , s’alarme-t-elle.

Un travail de terrain

Le programme de l’association s’appuie d’abord sur un premier partenaire, la société Michoc, afin d’équiper les salles de 41 écoles publiques mises à disposition par le ministère de l’Education nationale. « S’il n’a pas le budget, la volonté politique de l’Etat est là« , nous assure Amal Kadiri.

Son idéal serait pourtant d’apporter une éducation préscolaire gratuite pour tous. Pourtant, face à la réalité du financement du projet, la scolarisation des enfants dans ce programme coûte entre 80 et 100 dirhams par mois et par enfant. Les classes accueillent en moyenne 35 enfants, ce qui reste un nombre encore très élevé. « Les conditions d’éducation sont meilleures que les gardiennages où s’entassent 90 enfants non encadrés », explique la présidente de l’association qui connaît bien le quartier.

Pour s’assurer d’un bon encadrement, « toutes nos éducatrices font un passage obligé par la formation de l’association Alliance de travail dans la formation et l’action pour l’enfance (Aftale), notre partenaire pédagogique« , nous informe Amal Kadiri. En l’espace de cinq ans, 100 ont été formées à une pédagogie et une éducation qui reposent sur la création, l’art et le sport et dont le but est de développer les capacités de langage et de communication.

Toujours plus ambitieuse 

Forte de son expérience, l’association voit plus loin. Elle a déjà lancé l’ouverture de 18 nouvelles salles de classe pour 700 enfants d’ici la rentrée 2017-2018. Avec ses nouveaux partenaires Cooper Pharma, Serima, Atlanta, l’UIC et Goldfin, elle souhaite généraliser son action : six nouvelles classes de 240 élèves au total sont prévues.

Si Amal Kadiri ne veut pas communiquer le montant du financement du projet, elle précise que 100 000 dirhams sont nécessaires par salle de classe. Le 25 janvier, l’association a aussi signé une convention cadre avec l’Initiative nationale de développement humain (INDH) afin de créer un centre pédagogique préscolaire à Sidi Moumen où l’association pourra faire de la formation, de la sensibilisation, fabriquer les supports pédagogiques et installer une bibliothèque. Il devrait être opérationnel à la rentrée scolaire 2018-2019.

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