La résolution 2334, adoptée au Conseil de sécurité des Nations unies (ONU) dénonçant la colonisation israélienne dans les territoires palestiniens occupés ? Israël n’en a cure. Quarante-huit heures après l’investiture du président américain Donald Trump, la mairie israélienne de Jérusalem a approuvé la construction de 566 logements dans trois quartiers de colonisation de Jérusalem-Est, a annoncé un conseiller municipal dimanche 22 janvier, cité par l’AFP. Dans la foulée, le Premier ministre Benyamin Netanyahu a déclaré qu’il ferait fi des restrictions imposées à la construction de colonies à Jérusalem-Est. S’exprimant au début d’une réunion hebdomadaire du cabinet, Netanyahu a déclaré que son gouvernement avait fait plus que tout autre pour les colonies israéliennes, et qu’il continuerait à travailler pour elles d’une manière « intelligente et responsable », affirme le quotidien israélien Haaretz.
Cette mesure a été annoncée quelques heures avant un entretien téléphonique avec Donald Trump qui a invité le Premier ministre israélien à Washington en février, annonce l’AFP.
Trump avait promis un fort soutien à Israël au cours de sa campagne et s’était également engagé à reconnaître Jérusalem comme capitale malgré le statut contesté de la ville, rappelle i24news.tv. Avant de prendre la présidence, Trump a également promis de déménager l’ambassade des États-Unis de Tel-Aviv à Jérusalem et a nommé comme nouvel ambassadeur des États-Unis en Israël, David Friedman, considéré comme un partisan des colonies.
Israël considère Jérusalem comme sa capitale, mais la communauté internationale considère son statut final comme une question faisant partie des négociations de paix. De leur côté, les Palestiniens considèrent qu’un déménagement de l’ambassade tuerait toute perspective de paix.
I24news ajoute que les plans de construction validés par les autorités municipales de Jérusalem avaient été reportés à la demande de Netanyahu à la suite de la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies contre la construction de colonies israéliennes en décembre.
Le ministre des Transports, Yisrael Katz, haut fonctionnaire du cabinet du Premier ministre Benjamin Netanyahu, a annoncé le 22 janvier qu’il proposerait au gouvernement israélien d’annexer la plupart des colonies de Cisjordanie entourant Jérusalem, cette annonce est survenue quelques heures après la tentative du Premier ministre israélien de retarder l’effort des législateurs pro-colonies d’annexer de vastes blocs à la suite de l’investiture de Donald Trump. Jusqu’à présent, le mouvement a été mené par Nafftali Bennett, ministre de l’Éducation et des Affaires de la Diaspora dont le parti (Israël Beytenou) pousse l’État hébreu à annexer la colonie Ma’ale Adumim, juste à l’est de Jérusalem.
Selon le quotidien Times of Israel, la proposition du ministre des Transports « va beaucoup plus loin que celle de Bennett et comprendrait également de grands blocs de colonies au nord et au sud de Jérusalem ».
Le gouvernement d’extrême droite d’Israël attend avec impatience l’administration Trump après huit ans de tension avec la Maison-Blanche de Barack Obama, en grande partie par son opposition à la poursuite des activités de colonisation.
Selon Channel 2 News qui cite un responsable israélien, la construction d’un nouveau bloc de colonisation majeur sera effectuée dans la zone contestée de Cisjordanie, que les Palestiniens considèrent comme une partie vitale de leur futur État.
Le quotidien Haaretz rapporte que Netanyahu tentait de repousser un vote sur l’annexion du bloc de colonisation, citant la pression de l’administration américaine entrante pour éviter des mesures unilatérales.
Le 23 décembre, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté une résolution historique exigeant qu’Israël mette fin à la construction de colonies dans les territoires palestiniens. La résolution a été votée après le refus des États-Unis d’exercer leur droit de veto à l’appui d’Israël. Benyamin Netanyahu avait accusé l’ancien président américain Barack Obama d’avoir orchestré le vote de l’ONU. Trump, lui, avait appelé à imposer le droit de veto contre la résolution.
La colonisation perçue comme illégale en vertu du droit international constitue un obstacle majeur aux efforts de paix, car les colonies sont construites sur des terres que les Palestiniens considèrent comme faisant partie de leur futur État. Une position aux antipodes de celle défendue par le nouveau locataire de la Maison-Blanche.
Les États-Unis sont l’allié le plus important d’Israël à qui ils fournissent plus de 3 milliards de dollars d’aide financière pour ses besoins militaires.
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