Dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, l’EI indique que c’est « un des soldats du califat » qui a ouvert le feu dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier dans une boîte de nuit huppée de la métropole turque. Deux Marocaines sont décédées, tandis que quatre autres ressortissants marocains blessés dans la fusillade sont toujours hospitalisés. Le bilan actualisé de l’attaque fait état de 39 morts, dont plus de 20 étrangers majoritairement originaires de pays arabes.
Les familles des victimes étrangères devraient récupérer le 2 janvier les corps de leurs proches tués par un homme qui a fait irruption dans la discothèque Reina et tiré au hasard sur les centaines de personnes qui célébraient la nouvelle année. Cette attaque marque une entrée sanglante en 2017 pour la Turquie, déjà secouée en 2016 par une tentative de coup d’État et une vague d’attentats meurtriers attribués aux jihadistes ou à la rébellion kurde.
C’est la première fois que l’EI revendique un attentat à Istanbul, mais plusieurs attaques contre des cibles touristiques dans la métropole turque lui ont déjà été attribuées par les autorités. En novembre l’agence Amaq, organe de propagande de Daech, avait affirmé que les jihadistes étaient les instigateurs d’un attentat au véhicule piégé à Diyarbakir (sud-est de la Turquie). Cette attaque avait cependant également été revendiquée par des Kurdes radicaux.
La traque de l’auteur
À 01H15 (heure locale), un homme armé d’un fusil d’assaut a surgi devant la discothèque Reina, située au bord du Bosphore sur la rive européenne d’Istanbul. L’assaillant a abattu deux personnes à l’entrée, avant de pénétrer à l’intérieur et d’y semer la mort. Selon les médias turcs, il a tiré entre 120 et 180 balles au cours de l’attaque qui a duré environ sept minutes avant de changer de tenue et de s’enfuir.
« Nous étions venus pour passer un bon moment, mais tout s’est soudain transformé en nuit d’horreur », raconte à l’AFP Maximilien, un touriste italien. « On a entendu des tirs de kalachnikov, on s’est dit que c’était peut-être des gens qui avaient trop bu et qui se bagarraient, mais les gens ont commencé à se jeter par terre », témoigne Albert Farhat, sur la chaîne libanaise LBCI.
L’identité de l’assaillant n’était pas connue, mais le quotidien Hürriyet rapporte ce lundi que les autorités suivent la piste de l’EI et que le tueur pourrait venir du Kirghizistan ou d’Ouzbékistan. Le ministre turc de l’Intérieur, Süleyman Soylu, a déclaré dimanche que d’intenses efforts étaient entrepris pour retrouver le tireur.
« Le danger continue », écrit le 2 janvier le chroniqueur Abdulkadir Selvi dans le quotidien Hürriyet. « Tant que ce terroriste ne sera pas arrêté, nous ne saurons pas où et quand un massacre pourrait avoir lieu ». Cette attaque s’est produite malgré un déploiement massif de forces de police à Istanbul, ville tentaculaire frappée par de nombreux attentats au cours de l’année écoulée.
Selon Hürriyet, les enquêteurs estiment que l’assaillant pourrait être lié à une cellule qui a commis un triple attentat-suicide à l’aéroport Atatürk d’Istanbul en juin (47 morts) et imputé à Daech par les autorités.
La Turquie sous la menace
L’attentat du Nouvel An survient alors que l’armée turque mène depuis quatre mois une incursion dans le nord de la Syrie dont elle tente de déloger l’EI et des milices kurdes. Dans son communiqué, Daech accuse la Turquie, un pays peuplé majoritairement de musulmans, de s’être alliée aux chrétiens.
Des rebelles syriens appuyés par l’armée turque tentent depuis plusieurs semaines de reprendre la ville d’Al-Bab, un bastion de l’EI dans le nord de la Syrie, où les forces d’Ankara ont subi de lourdes pertes. L’état-major turc a indiqué le 2 janvier que des avions turcs et russes ont bombardé des cibles de l’organisation terroriste dans le secteur d’Al-Bab dans la nuit de dimanche à lundi.
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