L’enquête avance ce mardi 20 décembre, après que le tireur eut été « neutralisé » par les forces spéciales turques. La police patrouillait encore devant la galerie d’art dans la matinée, dont l’accès était interdit. Un camion de la police scientifique était garé devant le bâtiment, observe l’agence de presse Reuters. Selon le président Recep Tayyip Erdoğan, le meurtrier qui a tué d’une balle dans le dos l’ambassadeur de Russie en Turquie se nommait Mevlüt Mert Altıntaş et travaillait dans la police anti-émeute depuis deux ans et demi.
Le père, la mère, la sœur et deux proches du meurtrier ont été entendus par la police dans la province d’Aydin, dans l’ouest de la Turquie. La personne qui partageait un appartement avec lui à Ankara a également été interpellée, rapporte l’agence de presse publique Anatolie.
L’enquête sur le meurtre de l’ambassadeur Russe en Turquie s’est d’abord focalisée sur les liens du tueur avec le réseau guléniste, a déclaré un haut responsable des services de sécurité. Des « indices très probants » indiquent que l’agresseur appartenait au réseau du prédicateur turc exilé aux États-Unis Fethullah Gülen. Ce dernier est accusé par les autorités turques d’avoir été à l’origine de la tentative de putsch le 15 juillet.
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Une délégation russe devait arriver à Ankara à 11 heures pour enquêter sur le meurtre de l’ambassadeur Andreï Karlov, rapporte la chaîne de télévision CNN Turk.
Relations russo-turques tendues
Le président turc Erdoğan a estimé que cet assassinat était une « provocation » destinée à saboter la « normalisation » des relations entre Ankara et Moscou.
Même son de cloche chez Vladimir Poutine qui a fait une déclaration à la télévision turque : « Le crime qui a été commis est sans aucun doute une provocation destinée à perturber la normalisation des relations russo-turques et le processus de paix en Syrie auquel contribuent activement la Russie, la Turquie et l’Iran », a-t-il déclaré alors que les chefs de la diplomatie russe, turc et iranien devaient se rencontrer à Moscou dans la journée pour discuter de la guerre en Syrie.
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Ankara dans la tourmente
En début de journée, des coups de feu ont été aussi tirés devant l’ambassade des États-Unis qui se trouve tout près de la galerie d’art où l’ambassadeur a été assassiné. Les autorités américaines ont alors décidé de fermer l’ambassade, ainsi que les consulats d’Istanbul et d’Adana.
A gunman fires 8-9 times in the air outside the US Embassy in Ankara. Police detained the gunman, increased security around the embassy.
— Mahir Zeynalov (@MahirZeynalov) December 20, 2016
La police a interpellé une personne liée aux coups de feu contre l’ambassade des États-Unis selon l’agence de presse Reuters. Les ministres russe et américain des Affaires étrangères se sont alors entretenus par téléphone dans la nuit et ont souligné la nécessité de faire davantage pour lutter efficacement contre le terrorisme, indique le ministère russe des Affaires étrangères cité par Reuters.
La Turquie fait l’objet de menaces multiples, et notamment de l’État islamique. Un porte-parole de l’organisation fondamentaliste sunnite a appelé ce mois-ci ses sympathisants dans le monde entier à perpétrer une nouvelle vague d’attentats et a évoqué les intérêts diplomatiques, militaires et financiers turcs comme cibles prioritaires.
Le président élu des États-Unis Donald Trump a vu derrière l’attaque au camion survenue à Berlin et l’assassinat de l’ambassadeur russe en Turquie une même menace, celle posée par le « terrorisme islamique », face auquel il s’est posé le 19 décembre en rempart.
(Avec agences)
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