L’homme qui a ouvert le feu sur le diplomate, Andreï Karlov, pendant qu’il visitait une exposition d’art à Ankara, était « de la police », a déclaré le maire d’Ankara, Melih Gökçek. Une information également relayée par le quotidien progouvernemental Yeni Safak, qui identifie le tireur présumé comme un membre des forces antiémeutes. « Pendant que l’ambassadeur faisait un discours, un homme grand, portant un costume, a tiré d’abord en l’air, puis a visé l’ambassadeur », a raconté à l’AFP Hasim Kiliç, correspondant du quotidien Hürriyet dans la capitale turque présent sur les lieux au moment de l’attaque. « Il a dit quelque chose à propos d’Alep et d’une vengeance ».
Sur des images postées par des médias turcs, on voit l’ambassadeur allongé à terre et un homme armé d’un pistolet se tenir près de lui. M. Karlov a succombé à ses blessures par balle, a annoncé la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova. « Il s’agit d’un acte terroriste », a-t-elle ajouté, selon des images de la télévision publique Rossia 24.
« La personne qui a mené l’attaque à main armée contre (Andreï) Karlov a été neutralisée au cours d’une opération », a fait savoir l’agence de presse progouvernementale Anadolu, sans préciser si l’assaillant était mort ou vivant. Trois autres personnes ont été blessées dans l’attaque, ont annoncé les médias turcs.
Les Etats-Unis ont condamné « cet acte de violence, quelle qu’en soit l’origine ». L’Union européenne a aussi dénoncé l’attaque.Né en 1954, Andreï Karlov avait été nommé à son poste dans la capitale turque en juillet 2013. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré que le président Vladimir Poutine avait été « informé » de l’attaque. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, et les chefs des services secrets russes vont faire au chef de l’Etat un rapport sur cette attaque, a ajouté M. Peskov, cité par l’agence de presse publique Ria-Novosti.
Cet attentat est survenu à un moment où les relations entre la Turquie et la Russie connaissent une embellie depuis plusieurs mois après une grave crise diplomatique née de la destruction en novembre 2015 par l’aviation turque d’un avion militaire russe au dessus de la frontière syro-turque. La Russie est pourtant le principal allié du régime syrien, qui est en passe de reprendre Alep, la deuxième ville de Syrie, alors que la Turquie soutient les rebelles qui cherchent à renverser le président syrien Bachar al-Assad. Une réunion est à cet égard prévue pour mardi à Moscou entre les chefs des diplomaties russe, turque et iranienne axée sur le dossier syrien.
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