« Les partis doivent assumer leurs responsabilités ». C’est ce qu’a affirmé, le 17 décembre, le Chef du gouvernement désigné, Abdelilah Benkirane, lorsqu’il a été interrogé au sujet d’une éventuelle intervention royale pour débloquer la formation du prochain gouvernement. « Je ne mêlerai pas le roi à des affaires partisanes », a poursuivi le leader du PJD, cité par plusieurs responsables de son parti.
Une réponse à « certaines parties »
Que signifie cette sortie d’Abdelilah Benkirane ? Pour Abdessamad Al Idrissi, membre du secrétariat général du PJD, cette déclaration fait office de réponse « à certaines parties qui ont avancé l’idée d’un arbitrage royal ».
« Les prérogatives d’arbitrage de Sa Majesté s’exercent au niveau des institutions et non des partis. La formation de la majorité est une question partisane » estime Abdelhak El Arabi, un autre membre du secrétariat général de la formation de la lampe. Ce dernier tient également à rappeler que ce n’est pas la première fois que son parti utilise cet argument : « Quand certains partis politiques ont soumis cette proposition au roi, nous avons exprimé la même position ».
Le précédent Istiqlal
En 2013, un mémorandum a été adressé au cabinet royal par l’Istiqlal pour réclamer un arbitrage lorsque le parti de la balance a quitté le premier gouvernement Benkirane. Dans cette missive, l’Istiqlal réclamait un remaniement gouvernemental tandis que Benkirane refusait de se plier aux exigences du secrétaire général du parti, Hamid Chabat, qui réclamait plus de ministres istiqlaliens au sein du gouvernement. À l’issue de ce conflit, l’Istiqlal, remplacé par le RNI, avait rejoint l’opposition.
Pour rappel, le chef du gouvernement désigné, Abdelilah Benkirane, continue à expédier les affaires courantes avec les ministres de son ancien gouvernement, mais aucune coalition ne s’est dégagée après le dernier scrutin législatif, durant lequel le PJD est arrivé en tête avec 125 sièges, mais loin de la majorité absolue. Benkirane s’est allié avec l’Istiqlal, qui a obtenu 46 sièges, et le PPS, qui a remporté 12 sièges. Des discussions entre Abdelilah Benkirane et le président du RNI, Aziz Akhannouch ont eu lieu, mais n’ont pas abouti à la formation d’une alliance. Autre point notable, le parti de la colombe, qui a remporté 37 sièges lors du dernier scrutin, a conditionné, à demi-mot, son entrée au gouvernement à l’intégration de l’USFP dans le prochain cabinet, lors d’une rencontre entre Akhannouch et le premier secrétaire du parti de la rose, Driss Lachgar.
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