Gazoduc Maroc-Nigéria: l'objectif est de réduire la précarité énergétique en Afrique

Le méga-projet de gazoduc annoncé par le Maroc et le Nigéria ambitionne de pallier la précarité énergétique en Afrique en créant un marché régional de l’électricité.

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Crédit: @BayoOmoboriowo

Le Maroc et le Nigéria ont signé bien plus qu’un accord pour acheminer le gaz vers le royaume qui en a besoin pour diversifier son mix énergétique. Le méga-projet de gazoduc, officialisé le 3 décembre par le roi Mohammed VI et le président Muhammadu Buhari, a été accompagné par la signature d’un accord de partenariat stratégique entre les fonds souverains des deux pays : le fraîchement constitué Ithmar Capital, et le fonds souverain du Nigéria, Nigeria Sovereign Investment Autority ( NSIA ). Aussi, les deux pays ont signé un mémorandum d’entente qui concrétise l’adhésion de NSIA à l’initiative GGIF (Green Growth Infrastructure Facility) for Africa initiée lors de la COP22 par la Banque Mondiale et le Maroc. Ce mémorandum a pour objectif de « catalyser la transition de l’Afrique vers une économie verte », d’après le communiqué.

L’objectif du pipeline est « d’accélérer les projets d’électrification dans toute la région de l’Afrique de l’Ouest », précise un communiqué d’Ithmar publié le 4 décembre. La longueur, le tracé exact et le financement détaillé de ce projet ambitieux ne sont pas pour l’heure connus, mais l’on a désormais plus de détails sur la philosophie de ce gazoduc.

L’objectif est ainsi de créer « un marché régional compétitif » de l’électricité, qui pourra être relié à l’Europe et permettre le développement de pôles industriels intégrés (industrie, agro-business, engrais, énumère le communiqué).

Le Maroc et le Nigéria espèrent ainsi attirer vers le continent des capitaux étrangers, améliorer la compétitivité des exportations, et stimuler la transformation locale des ressources naturelles.

« L’Afrique est confrontée à un problème de précarité énergétique et d’accès à l’énergie et a besoin chaque année de 7 000 MW de production d’électricité (…) ce projet structurant permettra à terme à tout les pays de l’Afrique de l’ouest  d’alimenter leurs centrales respectives en gaz mais aussi d’alimenter leurs unités industrielles et domestiques en énergie propre », détaille la même source.

Le gaz et la production d’électricité ne sont pas les seuls domaines de coopérations que va permettre ce nouvel accord stratégique. Ithmar cite la sécurité alimentaire, les infrastructures et les énergies renouvelables au Maroc, au Nigéria, mais aussi dans toutes l’Afrique comme perspectives de développement futur.

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