Et si Benkirane ne parvient pas à former son gouvernement ?

Que se passerait-il si Abdelilah Benkirane n’arrivait pas à former sa majorité ? Telquel.ma dresse quatre scénarios au cas où le Chef du gouvernement demande l'intervention du roi.

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Crédit : MAP

Le roi reconduit Benkirane en exhortant les partis à trouver un compromis

Même si Benkirane en revient à Mohammed VI, en lui annonçant avoir échoué à former sa majorité, le roi pourrait toujours le pousser à entamer un deuxième round de négociations. « On a connu ça sous Hassan II, lorsqu’il avait rapproché les vues entre la Koutla d’une part et le Wifak d’autre part. Le roi Mohammed VI pourrait très bien faire en sorte de pousser les différents partenaires à trouver un compromis », estime le politologue Omar Cherkaoui. Car il ne faut pas oublier, rappelle ce dernier, que le roi reste le garant de la continuité des institutions.

 Le roi nomme une autre personnalité du PJD chef du gouvernement

« Si Benkirane n’arrive pas à constituer sa majorité, rien n’interdit au roi de proposer à quelqu’un d’autre au sein du PJD, quelqu’un de plus apte, plus à même de former une coalition ». Pour la constitutionnaliste Nadia Bernoussi, membre de l’équipe ayant rédigé la constitution de 2011, le roi pourrait toujours nommer une autre personnalité au sein du PJD, sans-doute plus consensuelle, pour former une nouvelle majorité dirigée par les islamistes.

Le roi nomme un Chef du gouvernement au sein du PAM

Ilyas Elomari ou Mustapha Bakkoury Chef du gouvernement ? Pourquoi pas, estime Nadia Bernoussi. « En cas de blocage, on pourrait penser au deuxième parti pour veiller au fonctionnement normal des institutions », ajoute la constitutionnaliste, même si cette option ne fait pas l’unanimité. Pour le politologue Omar Cherkaoui, « il est peu probable que le roi nomme un chef du gouvernement du parti arrivé deuxième. Il a auparavant montré son attachement à la démocratie en reconduisant Abdelilah Benkirane ».

Le roi appelle à des élections anticipées

Dans le cas où toutes les issues demeurent bloquées, le roi Mohammed VI peut annoncer des élections législatives anticipées. Même si cette solution s’avèrerait budgétivore (l’organisation d’un tel scrutin coûterait à l’État quelque 600 millions de dirhams), elle n’est pas à écarter. « La solution la plus radicale et la plus pertinente, c’est de dissoudre le Parlement et de refaire les élections », tranche Nadia Bernoussi.

 

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