« Le bureau politique du PAM aurait dû démissionner car il a échoué dans sa tentative de gagner les dernières législatives ». Cette phrase incendiaire n’a pas été prononcée par un élu du PJD, mais par un membre du bureau politique du PAM, en l’occurrence Abdellatif Ouahbi. Ce dernier s’est lâché contre son propre parti et son secrétaire général, Ilyas Elomari, dans une interview accordée au quotidien arabophone Akhbar Al Yaoum dans sa livraison du 7 novembre. Ouahbi s’est dit « étonné » par la tribune signée par Ilyas Elomari et publiée sur le portail Hespress, dans laquelle le SG du PAM évoquait la « nécessité d’une réconciliation historique et courageuse ». « Je me demande de quelle réconciliation il parle ? Et avec qui compte-t-il se réconcilier ? » s’est interrogé Abdellatif Ouahbi, estimant que le parti avec lequel le PAM a des désaccords (une référence au PJD) est un « parti qui travaille au sein des institutions » et qu’il « ne comprend pas le timing de la publication » d’une telle tribune.
Ouahbi a également révélé que le bureau politique du PAM « n’était pas du tout d’accord avec la publication de cette tribune », se disant « irrité » qu’Ilyas Elomari ait signé sa tribune en tant que secrétaire général du PAM et non en son propre nom. À la question de savoir l’identité du concerné par le message d’Ilyas Elomari, Ouahbi a répondu : « Je n’ai aucune idée. C’est sa nature. Il agit sans que l’on sache où il veut en venir. Mais je pense que la réconciliation qui doit être faite, c’est la réconciliation avec nous-mêmes ». Selon lui, les résultats décevants des élections du 7 octobre auraient dû entraîner « la démission du bureau politique du parti ». « Nous avons perdu notre légitimité politique et organisationnelle en échouant de remporter les législatives » a-t-il attesté.
Concernant les tractations menées par Abdelilah Benkirane pour former son prochain gouvernement, et les rumeurs de la volonté qu’aurait exprimée le nouveau patron du RNI Aziz Akhannouch d’y participer à condition que l’Istiqlal soit exclu, Abdellatif Ouahbi s’est dit étonné d’une telle sortie. « Si cela est vrai, je me demande comment Akhannouch peut-il oser exiger le retrait de l’Istiqlal ? D’autant plus que l’Istiqlal faisait partie de la première version du gouvernement Benkirane », a-t-il rappelé. Selon lui, une éventuelle alliance de Benkirane avec Akhannouch poserait au chef du gouvernement deux problématiques : la première est liée à « la nature des ministres que Akhannouch va proposer », tandis que la deuxième a trait aux liens « entre le pouvoir et l’argent » ainsi que « la nature des politiques économiques » que Benkirane souhaite engager, d’autant plus que le RNI « est essentiellement constitué d’hommes d’affaires ».
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