Khadija Chaou, ancienne figure du mouvement national, s’est éteinte le 30 octobre à l’âge de 94 ans. Une seule espérance l’habitait, depuis 44 ans : connaître la vérité sur la disparition de son fils, Houcine El Manouzi. Elle n’y sera jamais parvenue.
Née en 1922 à Amanouz (région de Tafraout), elle était, avec son mari Ali El-Manouzi, une des résistantes de la première heure. « Son logement dans l’ancienne médina était l’un des lieux secrets où se rencontraient les nationalistes » rappelle le portail lemag.ma. Son fils, alors âgé de 29 ans, était mécanicien d’aviation, syndicaliste de l’UMT (Union marocaine du travail) et membre de l’UNFP (Union nationale des forces populaires). Il « a été enlevé de la capitale tunisienne par les services de sécurité pour être transféré au Maroc dans le coffre d’une voiture diplomatique » rappelle l’Association des travailleurs maghrebins en France. En juillet 1975, « sa photographie apparaît dans les postes de police marocains avec la mention “personne recherchée” ». Il semble qu’il se soit évadé un centre secret avant d’être atrapé par les forces de l’ordre. Depuis, aucune nouvelle de lui malgré les nombreuses campagnes menées, en particulier par des ONG comme Amnesty international. Plus de quarante ans après les faits, le sort de Houcine El Manouzi est toujours inconnu. L’Instance équité et réconciliation (IER), mise en place par au début du règne du roi Mohammed VI pour solder le passif des années de plomb, n’a pas pu lever complètement le voile sur le dossier.
Khadija Chaou sera inhumée ce lundi au cimetière Achouhada de Casablanca après la prière de l’Asr, d’après Mustapha El Manouzi, président du Forum marocain pour la vérité et l’équité .
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