« La République de l’Afrique du Sud se retire » de la CPI, « un retrait qui prendra effet dans un an, à compter de la date de réception de cette lettre par le secrétaire général de l’ONU », a annoncé la ministre sud-africaine des Affaires étrangères Maite NKoama-Mashabane dans cette lettre datée de mercredi. « L’Afrique du Sud estime que ses obligations en matière de résolution pacifique de conflits sont, dans certains cas, incompatibles avec l’interprétation des obligation » de la CPI, a expliqué le gouvernement, sans plus d’explication. « Par conséquent, la situation nécessite que la République de l’Afrique du Sud se retire du statut de Rome de la Cour pénale internationale », conclut la ministre.
En 2015, Pretoria avait provoqué une vive controverse en refusant d’exécuter un mandat d’arrêt émis par la CPI contre le président soudanais Omar el-Béchir, recherché pour génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre au Darfour, une province de l’Ouest du Soudan. L’Afrique du Sud s’était défendue en expliquant que M. Béchir bénéficiait, de par sa fonction, d’une immunité.
L’annonce du retrait sud-africain a suscité l’indignation immédiate des défenseurs des droits de l’homme.
Elle « démontre un mépris surprenant pour la justice de la part d’un pays longtemps vu comme un leader mondial en matière de justice pour les victimes des crimes les plus graves », a réagi Human Rights Watch (HRW) dans un communiqué.
Cette décision est un camouflet pour la CPI, le deuxième en quelques jours. Le 18 octobre, le président burundais Pierre Nkurunziza avait promulgué la loi prévoyant que son pays se retire de la CPI. Il ne reste désormais plus au Burundi qu’à en notifier l’ONU pour lancer formellement le processus.
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