Telquel.ma. Quel regard portez-vous sur les élections ?
Mohamed Cheikh Biadillah. J’aurais souhaité une participation plus élevée, étant donné la situation de la transition démographique et les grandes mutations qu’a connues le monde. J’aurais souhaité qu’il y ait plus de participation, notamment de la part des élites. Mais je comprends aussi que les gens ont boudé les urnes car ils sont frustrés et déçus, d’une part par les promesses du gouvernement non tenues et par les actions à l’emporte-pièce qui ne sont pas liées à des actions stratégiques et d’autres part, des discours du chef du gouvernement, émaillés d’invectives, d’insultes, de bagarres, animés d’un esprit colérique et belliqueux. Et, excusez-moi de le dire comme ça, mais je pense que tout le monde est puni pour les discours politiques qui ont prévalu des cinq dernières années.
Que pensez-vous des incidents qui ont marqué le scrutin dans les différents bureaux de vote, notamment à Kénitra où on voit dans une vidéo une personne bourrer une urne ?
Sincèrement, il y a eu très peu d’incidents et d’accidents. Je pense que, grosso modo, les élections se sont passées dans de très bonnes conditions avec un très grand sens de responsabilité et de retenue. Il y a habituellement beaucoup d’incidents au Sahara mais il n’y en a pas eu cette fois. Les régions du Souss et de Guelmim que j’ai couvertes pendant la campagne étaient assez calmes. Il y avait d’énormes meetings, tenus sans incident.
Parlons résultats. Quelles informations avez-vous pour le moment ?
Notre pronostic dès le début est que nous serons premiers. Nous avons travaillé et nous avons été partout dans la campagne électorale. Nous avons eu le don d’ubiquité pendant ces quinze jours et nous avons été entendus par la population. Les jeunes et les femmes étaient très présents et je pense que la moindre des choses, c’est que nous soyons les premiers.
Est-ce-que vous envisagez votre formation et celle du PJD au sein du même gouvernement ?
Je ne peux pas vous le dire, mais nous sommes évidement très éloignés de certains sur le plan du projet de société et sur le plan idéologique .
Vous étiez là au début, qu’est-que vous pensez de l’évolution du PAM ces huit dernières années ?
J’ai le privilège et l’honneur d’être l’un des membres fondateurs du PAM, dont j’étais le secrétaire général pendant trois ans. C’est un parti qui s’est assagi et qui s’est bien positionné, qui a couvert tout le territoire et qui attiré de nouvelles élites. La plupart des candidats se présentent pour la première fois. Nous sommes présents dans toutes les couches de la société, que ce soit au niveau des intellectuels, des universitaires, à la CGEM, les faubourgs mais aussi les villes. Nous méritons la place que nous avons pu acquérir et conquérir ces huit dernières années.
Vous parlez de votre présence sur l’ensemble du territoire national mais depuis l’an dernier, vous êtes plus présents dans les zones rurales que dans les villes…
Nous présidons cinq régions et nous sommes présents dans certaines villes. Évidement, nous avons perdu Marrakech et Tanger mais ça c’est l’alternance, c’est le jeu politique et c’est normal. Il n’y a pas d’héritage. Aujourd’hui nous sommes quelque part, demain nous serons ailleurs mais cela dépendra de notre militantisme et de notre proximité avec la population.
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