En plein campagne électorale, une étrange affaire a défrayé la chronique dans la petite localité de Douar Hallaba, dans la province de Taounate. Selon plusieurs témoignages, l’imam de la mosquée de Douar Hallab aurait, après avoir terminé son prêche du vendredi, appelé les fidèles à voter contre le PJD. Des accusations confirmées par le président de la commune Retba, l’élu PPS Abdelhak Abousalim, qui a lui-même a confié avoir subi les mêmes pressions de la part du caïd. Nos confrères d’Al Aoual se sont déplacés dans la localité et ont recueilli plusieurs témoignages confirmant les accusations dont l’imam fait l’objet.

Selon Abdelhak Abousalim, le mis en cause n’est pas seulement imam, mais également cheikh de la localité. « Non seulement il a appelé les fidèles à voter contre le PJD, mais il les a menacés de prison s’ils n’obéissaient pas à son injonction », a ajouté l’élu devant la caméra d’Al Aoual. Pire, l’élu fait état de pressions émanant de plusieurs agents d’autorité contre plusieurs habitants de la région. Selon lui, certains agents vont jusqu’à retirer des permis de port d’armes à de susceptibles électeurs du PJD. « Même les conseillers municipaux ne sont pas épargnés par ces pressions. On a même menacé une conseillère de retirer le permis de port d’arme à son père », s’indigne l’élu.

Selon plusieurs médias, une commission constituée du ministère de l’Intérieur et du ministère de la Justice et des libertés s’est déplacée à Taounate pour faire la lumière sur ces allégations. Entendu par la commission, Abdelhak Abousalim raconte que la commission interrogeait les concernés au cas par cas. Pour rappel, Abdelilah Benkirane a appelé ses partisans à refuser les injonctions de « certains agents d’autorité », insistant sur le fait qu’ils ne respectaient pas les directives du roi qui a rappelé qu’il était à équidistance de tous les partis politiques.