Le Conseil de sécurité pourrait recevoir au cours du mois d’octobre et pour la deuxième fois Kim Bolduc, la représentante spéciale et chef de la Minurso et Christopher Ross, l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour une réunion d’information semi-annuelle sur la situation au Sahara, rapporte le média spécialisé Security Council Report. Selon le site, ces rapports sur le Sahara ont commencé avec le début des « opérations d’assainissement » menées par le Maroc dans la région de Gargarate pour « y mettre fin aux activités de contrebande et de commerce illicite. »
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Une opération à laquelle se sont opposés les séparatistes du Polisario, qui ont mobilisé « environ 32 membres militaires armés du Front », selon un document onusien « confidentiel » daté du 28 août et transmis par la Minurso « pour information » au Conseil de sécurité. Le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, a annoncé début septembre qu’il y a eu des accrochages entre les forces de sécurité marocaines et le front séparatiste, qui se déroulent au-delà du mur de défense, une barrière de sable bâtie sur près de 2 500 kilomètres. Les deux parties « ont maintenu leurs positions à environ 120 mètres les unes des autres » dans la région de Gargarate, avait précisé le porte-parole de l’Organisation, qui redoutait la reprise des hostilités entre les deux camps.
De son côté, la chef de la Minurso, Kim Bolduc, a présenté plusieurs propositions pour résoudre la crise, y compris un gel des travaux et le retrait complet de tous les éléments armés, ou la poursuite des travaux de construction par un tiers ou même par la Minurso. Toutefois, les parties n’ont pas réussi à se mettre d’accord : le Maroc affirmant son intention de continuer la construction de la route, et le front séparatiste qui s’y oppose. Au vu de la situation, la Minurso a déployé sur place douze observateurs militaires non armés entre les forces marocaines et celles du front Polisario.
Trois options pour le règlement du conflit
Selon le média Security Council Report, compte tenu de l’impasse à Gargarate entre les deux parties mais aussi de la situation de la Minurso « qui n’a pas encore été pleinement rétablie », après l’expulsion de plus de 70 membres de son personnel du Maroc en mars, plusieurs options s’offrent au Conseil de sécurité de l’ONU. « Une des options serait pour le Conseil de recevoir simplement le briefing et de continuer à surveiller la situation. Une autre serait d’émettre une déclaration exhortant les parties à se retirer de la zone tampon » lit-on sur le site spécialisé et de réitérer l’appel lancé dans la résolution 22.
Le Conseil de sécurité « impuissant »
Le média précise que « de profondes divisions ont rendu le Conseil largement impuissant » face aux récentes crises successives au Sahara. Après l’expulsion du Maroc de la composante civile de la Minurso en raison d’un différend avec Ban Ki-moon, « le Conseil est resté plutôt silencieux, en raison de l’insistance de certains membres qui soutiennent la position marocaine concernant le Sahara occidental » ajoute Security Council Report. Ces membres, dont la France, le Sénégal et l’Espagne, continuent de préconiser une participation minimale du Conseil concernant la crise actuelle.
D’autres membres, dont l’Angola, la Nouvelle-Zélande, l’Uruguay et le Venezuela, ont tenté de renforcer le rôle du Conseil en demandant des séances d’information ad hoc et « proposant des résultats qui cependant font face à une forte opposition » conclut le média.
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