Une nouvelle vidéo du collectif anonyme « Bghina taghyir  (litt : On veut le changement), déjà auteur d’un spot pour appeler les femmes à voter contre les islamistes, a été mise en ligne vendredi 23 septembre et a déjà été visionnée une dizaine de milliers de fois sur YouTube.

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Il s’agit cette fois d’un clip musical en faveur du respect des libertés intitulé « Je veux le changement ». On y voit le rappeur Mobydick, alias L’Moutchou, mais aussi d’autres stars à l’image de Mouslim, Safaa Hbirkou, Nadia Ayoub ou encore Oussama Benjelloun qui prêtent leur image à cette « campagne de sensibilisation », comme nous l’explique Mobydick.

« Je veux vivre comme je veux (…) Vivre ma liberté, ne me prends pas la tête (…) Si je vis comme je l’entends, en quoi cela te heurte ? (…) Si je suis un peu différent, don’t panic », lance le rappeur Mobydick dans ce clip.

La vidéo, partagée sur plusieurs portails, a été interprétée par certains comme une attaque à peine voilée adressée au parti de la lampe, surtout qu’elle est publiée la veille d’une campagne électorale très disputée. Contacté par Huffpost Arabi pour commenter ces vidéos, le député PJD Abdelaziz Aftati a fustigé « ces vidéos qui affirment que le PJD est contre la liberté des femmes et d’autres libertés » en estimant qu’elles n’auront pas d’impact sur les résultats de son parti. Visé par les critiques lors de la publication de la première vidéo de ce collectif, le PAM, principal opposant au PJD, en a décliné la paternité.

Contacté par Telquel.ma, Mobydick balaie les critiques des détecteurs de cette campagne et dit ne « pas comprendre leurs reproches »: « En quoi cette vidéo agresse-t-elle le PJD ? Je ne suis contre aucun parti, je ne prends pas position, c’est seulement un message noble en faveur de l’acceptation, de la différence et du vivre-ensemble auquel j’adhère complètement ». Le rappeur veut, à travers cette vidéo, dénoncer les entraves à la liberté: « Quand j’apparais avec une bouteille d’alcool dans un clip, je suis moi-même victime d’attaques ».

Quand on l’interroge sur les initiateurs de cette campagne, Mobydick se contente de nous répondre qu’il « s’agit de gens dont la stratégie est l’anonymat ». « Je suis d’accord avec le contenu que j’ai validé, j’ai fait mon travail et ma mission s’arrête là ». Quid de la rémunération? Là encore, le rappeur fait valoir le secret sur les cachets attribués et se contente de nous dire qu’il s’agit d’un « budget qui n’est pas très important ». Le réalisateur de ce clip, Youssef Britel, abonde dans le même sens: « C’est un fond blanc et une caméra fixe! Ça ne nécessite pas beaucoup de moyens », nous confie-t-il, en référence au matériel qu’a nécessité le tournage, et refusant toutefois de dévoiler davantage de détails concernant le financement. Pour ce qui est des initiateurs du clip, il nous explique qu’il s’agit de la mise en œuvre d’une idée qu’il étudie « depuis plusieurs mois » avec Mobydick, et que « cela n’a rien à voir avec la politique ». « Tout cela est sincère, il n’y a aucun parti et aucune arrière-pensée derrière », assure-t-il. Mais alors, qui se cache derrière « Bghina taghyir » ?

Dernier clip publié par le collectif: