Une semaine après sa diffusion, la vidéo de Sabah Boudris, une enseignante algérienne qui fait l’éloge de la langue arabe continue de faire débat en Algérie entre réformistes et islamo-conservateurs, sur la place de l’arabe classique à l’école.
La scène se passe le jour de la rentrée scolaire en Algérie, le dimanche 4 septembre dans une école située dans la petite ville de Barika, à une centaine de kilomètres au sud-ouest de la ville de Batna selon le site algérien El Watan. L’enseignante a diffusé une vidéo sur les réseaux sociaux où elle montre aux internautes comment elle enseigne l’arabe à ses élèves. Elle s’est filmée posant des questions à ses élèves qui, derrière elle, lui répondent en chœur.
– « Quelle est la langue la plus riche ? » demande-t-elle. « C’est l’arabe » répondent les élèves. « Cette année ma langue de travail sera… ? », « L’arabe ! » reprennent les élèves en chœur. – « Quelle est la langue du paradis ? » interroge toujours l’institutrice. « C’est l’arabe », répondent à nouveau les élèves.
https://www.youtube.com/watch?v=XatvjZOQNUw
Ce passage de la vidéo de Sabah a suscité de nombreuses réactions et beaucoup de commentaires. Certains ont dénoncé un « endoctrinement dangereux » des écoliers de la part d’une enseignante « qui confond l’idéologie avec la pédagogie », alors que d’autres lui ont exprimé leur solidarité, notamment sur Twitter, à l’instar du hashtag « Nous sommes tous Sabah Boudris ».
« Mon message est noble »
L’affaire a également fait réagir au sommet de l’État. Selon le média algérien Tout sur l’Algérie la ministre de l’Éducation nationale Nouria Benghabrit a annoncé, le 6 septembre, l’ouverture d’une enquête concernant cette enseignante. « Nous venons de voir à travers Facebook, de jeunes enseignantes faisant des selfies et parler avec leurs élèves. En leur tournant le dos, c’est une catastrophe » a-t-elle indiqué. Et d’ajouter: « Il va y avoir une enquête. Si les faits se vérifient, il y aura une commission de discipline. Nous sommes dans un secteur sensible », a assuré la ministre algérienne de l’Éducation nationale.
Lors que la polémique enfle, l’intéressée a tenu à se défendre en assumant ses propos. « Mon message est noble, loin de toutes les interprétations qui ont été faites […] Ma méthode de travail se veut efficace et satisfait les parents. D’ailleurs, l’année dernière on avait des projets qui ont permis aux élèves de se distinguer », a-t-elle déclaré dans un entretien téléphonique diffusé sur la chaîne algérienne Ennahar TV, reconnaissant néanmoins que la « seule erreur commise » est le fait de s’être « filmée en classe ».
Elle a, par ailleurs, tenu à saluer l’initiative de ses confrères ayant posté des selfies en classe et remercie toutes les personnes qui lui ont exprimé leur soutien. L’institutrice a reçu en effet le soutien d’instituteurs de plusieurs pays, dont le Maroc.
حملة تضامن واسعة من الدول الشقيقة مع المعلمة #صباح_بودراس#كلنا_مع_الاستاذة_صباح#الجزاير #المغرب #دبي #بن_غبريط pic.twitter.com/d7TMIDw3wq
— ✪راديو صوت الجزائر✪ (@Radio_Sawt_Dz) September 8, 2016
De leurs côtés, les soutiens de la ministre de l’Education ont lancé « Soutenons Nouria Benghebrit ».
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