Vous avez décidé de ne pas participer aux législatives. Pourquoi ?
Parce que tout simplement il n’y a pas d’égalité des chances entre les partis. On donne des milliards au PAM et au PJD et on jette des miettes aux autres. Sans parler de la qualité du débat en cours. Les conditions ne sont pas remplies pour que les élections du 7 octobre se déroulent dans de bonnes conditions. Parce qu’il y a une grande différence entre organiser des élections et construire une démocratie. Hitler, Staline et Saddam aussi organisaient des élections. J’ai peut-être mis du temps à comprendre cela, mais j’ai au moins eu le courage de le dire.
Vous n’êtes pourtant pas le premier à opter pour le boycott…
Vous parlez d’Annahj ! Contrairement à eux, je ne boycotte pas les élections puisque je crois en la démocratie. Le boycott est pour eux un principe. Annahj croit que la démocratie libérale est une comédie. Pour eux, il n’y a que le parti unique. Moi, je suis un libéral de droite, démocrate et fier de l’être.
Dans le fond, qu’est-ce qui vous dérange dans ce scrutin ?
Le pire, c’est que le gouvernement et l’administration essaient de convaincre les Marocains que le choix est bipolaire. Mais en réalité, on a le choix entre la peste et le choléra. Entre un parti qui exploite le Makhzen, l’administration et l’argent pour remporter les élections, tandis que l’autre parti exploite la religion et la naïveté des gens pour gagner.
Le Maroc s’est doté d’une nouvelle constitution. Cela ne vous rassure pas ?
Il ne suffit pas de changer de constitution. Il faut changer l’homme. C’est comme pour les Chinois avec la Grande Muraille. Depuis qu’ils ont construit la Muraille, les Chinois ont été envahis quatre-cent fois.
Est-ce que votre décision de ne pas participer aux élections est définitive ?
Ça l’est en ce qui concerne les législatives du 7 octobre. Les partis politiques ne jouent pas leur rôle. Ils présentent des candidats malades. Comment voulez-vous qu’on participe à des élections où des partis ont payé jusqu’à 600 000 dirhams pour convaincre certains notables de participer sous leurs bannières ? Aujourd’hui, je le dis haut et fort, le marché des élections se chiffre à 600 000 dirhams. Du jamais vu !
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