Quelques jours après l’éclatement de l’affaire des « amants du MUR (Mouvement unicité et réforme, bras idéologique du PJD, ndlr)», le débat relatif à la pénalisation de l’adultère et des relations sexuelles hors-mariage refait surface. Le désormais ex vice-président du Mouvement, Moulay Omar Benhammad aurait été surpris en « flagrant délit d’adultère » dans une voiture garée devant une plage de la région de Mansouriah. Son amante ne serait autre que Fatima Nejjar une autre vice-présidente du MUR qui a démissionné de son poste suite aux révélations la concernant.
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La relation des deux amants relève du pénal puisque le Code pénal marocain prévoit des peines de prison allant « d’un à deux ans » pour toute personne reconnue coupable d’adultère en vertu de l’article 491 du texte. L’article 490, lui, indique que « sont punies de l’emprisonnement d’un mois à un an, toutes personnes de sexe différent n’étant pas unies par les liens du mariage, qui ont entre elles des relations sexuelles ». Alors qu’un nouveau Code pénal, qui prévoit toujours de punir ce type de relations, est en cours de préparation , que pensent nos politiques de ces articles polémiques ?
Le PPS a « des chantiers plus importants »
Contacté par telquel.ma le président du groupe parlementaire du Parti du progrès et du socialisme (PPS), Rachid Rokbane, nous révèle que ces articles n’ont « pas fait l’objet de discussion interne ». « Nous avons de grands chantiers nationaux importants à suivre et à traiter, et nous considérons qu’ils sont plus importants que ces débats sur les questions en rapport avec les valeurs » a affirmé le responsable du parti du livre.
Le PAM pour la dépénalisation des relations sexuelles, mais..
Ahmed Touhami juriste et dirigeant au PAM estime, pour sa part, qu’il faudrait changer l’article 490 pénalisant les relations sexuelles hors mariage, « nous pensons que cet article devrait plutôt être intégré au Code civil au lieu de le garder […] les lois doivent s’adapter à la réalité et à la vie des gens, la pénalisation n’a aucun sens ». Le passage de l’article 490 du pénal au civil signifierait la dépénalisation des relations sexuelles hors mariage. Ce changement signifierait également que le Parquet général ne pourrait plus intervenir dans un procès concernant ce type de délit.
Quant à l’adultère, le PAM préfère maintenir sa pénalisation : « nous estimons qu’il faut maintenir momentanément l’article 491. La société a encore une certaine vision sur l’adultère, une vision qu’il faut prendre en considération avant tout changement » nous explique AhmedTouhami. Avant d’ajouter : « de toute manière nous ne voyons pas la question des libertés d’un regard sectoriel, mais nous considérons qu’elle est reliée à la Constitution, et aux conventions internationales que le Maroc a signées »
Silence du côté du PJD
Contacté par telquel.ma les dirigeants du Parti de la justice et du développement (PJD) n’ont pas donné suite à nos appels. Une source au sein du parti de la lampe nous explique, sous couvert d’anonymat, que les dirigeants du parti « se sont mis d’accord pour faire profil bas » durant cette période où leur bras idéologique est secoué par une affaire de mœurs. Les responsables de l’Istiqlal n’ont pas donné suite à nos appels.
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