La Banque mondiale, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) et la Banque européenne d’investissement ont consacré un rapport aux obstacles auxquels doivent faire face les entreprises de la région MENA pour se développer. Publié le 25 juillet, il est issu d’un sondage réalisé auprès d’un peu plus de 6 000 sociétés de la région. Tous pays confondus, ces acteurs privés sont nombreux à mentionner l’instabilité politique, la corruption, l’alimentation électrique déficiente et l’accès inadapté au financement parmi les obstacles à leur développement.
Le Maroc, qui compte beaucoup moins de petites entreprises que la moyenne régionale (hormis la Tunisie), n’est pas concerné par tous ces problèmes. En revanche, il ressort de l’étude que la corruption et l’inadéquation entre l’offre de ressources humaines et la demande constituent les principaux obstacles ressentis par les entreprises interrogées. Côté corruption, 37 % des sociétés marocaines sondées avouent avoir déjà du verser un pot de vin pour se développer (permis, services publics…), contre 24 % dans la région.
Les entreprises à la rescousse de l’éducation
S’agissant de l’éducation, le rapport remarque que dans la région, le royaume ne surpasse que le Yémen et Djibouti en matière de taux de scolarisation. Les entreprises marocaines tentent de parer ce manque de compétences en offrant des formations en interne. Elles le font plus (26 %) que leurs homologues étrangères de la région (17 %).
Sans grande surprise, le royaume bénéficie toujours d’un atout de taille en matière de développement : sa stabilité politique. Plus surprenant, alors qu’il ressort fréquemment que le crédit est en berne au Maroc, d’après le rapport, les entreprises marocaines, si on les compare à leurs voisines régionales, peuvent tout de même profiter d’un secteur bancaire développé et d’établissements de crédit qui acceptent de les soutenir.
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Autre particularité nationale : le développement des activités de marketing et de recherche et développement et la présence d’investisseurs étrangers qui exportent leurs biens depuis le Maroc. Encore une fois, en macroéconomie, tout est relatif. Ainsi, alors que lors de la dernière conférence du Centre marocain de conjoncture plusieurs experts, notamment du Haut-commissariat au plan, alertaient de la trop faible productivité générale des facteurs (productivité de tous les facteurs, et non seulement de celle du travail), le rapport note que cet indicateur au Maroc est plutôt positif si l’on le compare à celui des autres économies.
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