Depuis jeudi 21 juillet, de nombreux internautes se ruent sur les réseaux sociaux derrière le hashtag #Zero_grissage. Derrière ce mot clé se traduit un sentiment de révolte contre la hausse ressentie des agressions dans le royaume.
A l’origine de ce mouvement, plusieurs jeunes marocains actifs sur les réseaux, notamment sur Twitter. Youssef Rhouzali, l’un des initiateurs du mouvement a expliqué à nos confrères de Hespress, avoir voulu créer cette dynamique « quelques jours après une série d’agressions qui ont eu lieu à Casablanca, Salé et Ksar El Kbir », sans davantage de précisions. Désormais une pétition a été mise en place pour appeler les « responsables de la sécurité nationale » à intervenir et sanctionner « toute personne voulant mettre en péril la vie et la sécurité des citoyens », explique Rhouzali. « Les Marocains en ont assez des agressions et de l’insécurité. C’est à nous, jeunesse du Maroc, de prendre en main notre destin et de mettre un terme à cette situation pitoyable », expliquent ainsi les signataires. À ce jour, la pétition compte plus de 12 000 signatures.
Dès son lancement, le hashtag #Zero_grissage a été repris par grand nombre d’internautes.
https://twitter.com/AZERKTOUNI/status/756080381816872960
#زيرو_كريساج #Zero_grissage pq on cache les visages des agresseurs au Maroc? Ne faut-il pas les montrer pour mettre les gens en garde?
— U2 (@Well__2009) July 21, 2016
Nous annonçons notre participation à la campagne #Zéro_Grissage (Zéro Agression) pour lutter contre les… https://t.co/861lt5uv3h
— Simply Morocco (@SimplyMorocco1) July 20, 2016
D’autres prennent ce phénomène avec recul et ironie. Ici par exemple, l’un des internautes rebondit sur le phénomène naissant «Pokémon Go», pour reprendre avec humour le hashtag dénonçant les agressions urbaines.
ça suffit! Gotta catch 'em all! #zerogrissage #زيرو_كريساج #PokemonGo pic.twitter.com/xkdcOCrcqn
— MeHdi ELBaHi (@MeHdiELBaHi) July 21, 2016
On lance au Maroc le #Zero_grissage pour dire stop aux agressions. Trop tard, le #Zero_éducation, lui, a été lancé il y a plus de 30 ans.
— Mehdi Kadmiri (@Mehditons) July 21, 2016
Que disent réellement les chiffres ?
Fin juillet 2015, une pétition réclamant un renforcement de la sécurité, notamment dans les grandes villes du nord du royaume, avait déjà recueilli plus de 10 000 signatures. Les pétitionnaires demandaient alors la mise en place d’un « nouveau dispositif de sécurité actif sur la durée afin de maintenir une surveillance permanente des sites les plus fréquentés, à savoir, les plages publiques et les grandes artères des villes côtières à l’image de Tanger. »
De son côté, le 24 novembre 2015, le ministre de l’Intérieur, Mohamed Hassad, affirmait que le taux de criminalité au Maroc était en baisse continue, lors d’une session de questions orales à la Chambre des représentants.
Quelque 256 171 individus impliqués dans différentes affaires criminelles ont été arrêtés entre le 1er janvier et le 30 juin (environ 1 300 de plus que sur la même période l’année dernière), d’après les derniers chiffres de la DGSN, rendus publics en marge de cette campagne virale. D’après la même source, l’accent a été mis sur le trafic de drogues dures (« du fait que de nombreux actes criminels accompagnés de violence ont été commis sous l’effet de ces drogues ») et les crimes à l’arme blanche.
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