Abdelilah Benkirane a été, le 19 juillet, l’invité de la chambre des conseillers dans le cadre de la séance des questions orales consacrée à la politique générale du gouvernement. L’un des deux volets prévus dans ce passage a été réservé à l’éducation et à la formation professionnelle. Benkirane, dans son allocution, a reconnu que les problèmes de l’éducation sont nombreux, Néanmoins, il était optimiste quant à la réforme dudit secteur.
Le chef du gouvernement a donné un petit aperçu historique des réformes que l’éducation a connues. Il rappelle celle qui a été engagée en 1999 avec la Cosef (Commission spéciale éducation-formation) qui a produit la Charte nationale de l’éducation et de la formation « une des meilleures productions dans ce domaine dans le monde », entonne Benkirane, qui faisait partie de cette commission. « Mais [cette commission, ndlr] n’a pas été placée dans les circonstances convenables pour que ses conclusions puissent être mises en œuvre et n’a été mise en pratique que partiellement » détaille-il. Le chef de gouvernement est apparu quelque peu résigné en affirmant : « Dans ce pays, on est spécialisé dans les tentatives de destruction de tout ce qui aboutit ». Il a, ensuite, parlé du plan d’urgence lancé en 2009 qui, lui aussi, a « rencontré plusieurs problèmes au niveau de l’exécution ». Le secteur de l’éducation est, pour lui, « le seul secteur qui a deux Parlements. Celui que l’on connaît tous, et son propre Parlement qui est le Conseil supérieur de l’enseignement sous la supervision directe du roi ».
Abdelilah Benkirane a rappelé devant les conseillers les défis auxquels le Maroc est confronté. « Aujourd’hui, nos enfants et notre pays sont invités à la concurrence au niveau international ». Pour Benkirane, soit on gagne ce pari, soit « on va crouler face à une folle concurrence qui ne se soucie plus ni des peuples, ni des identités, ni de quoi que ce soit », a-t-il affirmé sur un ton alarmiste.
Évoquant les chiffres, il a souligné que le budget de l’éducation est passé de 31 milliards de dirhams à 45,4 milliards de dirhams entre 2008 et 2016. « Chaque élève nous coûte en moyenne 6 000 dirhams par an; parfois plus cher que dans certaines écoles privées », a-t-il dévoilé. Le secteur de l’éducation crée, lui, entre 7 000 et 8 000 nouveaux postes budgétaires chaque année, « bien qu’on soit conscient que c’est insuffisant », a reconnu Benkirane. Par ailleurs, il a énuméré un taux de scolarisation de 99.6 %, 11 000 établissements scolaires et 812 000 élèves bénéficiaires du programme Tayssir. « Le problème n’est pas le manque de moyens. Le problème est un problème de gouvernance », explicite Benkirane.
À titre d’exemple, il a exposé la stratégie nationale de la formation professionnelle 2021 lancée par le gouvernement avec une enveloppe budgétaire de 65 milliards de dirhams sur cinq ans. Cette stratégie, qui vise dix millions de personnes, aura pour mission de « garantir la formation à tout le monde, n’importe où et à vie ». La formation professionnelle compte actuellement « 332 branches dans toutes les régions du royaume et dans toutes les activités économiques ». Ces formations, dispensées par 20 000 formateurs, sont suivies par 440 000 jeunes, a précisé le Chef du gouvernement.
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