Dopage, virus Zika, terrorisme, budget… À moins de seize jours du coup d’envoi des JO, la vice-présidente du Comité international olympique a livré ses objectifs.
Cela fait plus de trente ans que Nawal El Moutawakel est devenue la première femme arabe, musulmane et africaine à remporter une médaille d’or olympique. C’était en 1984, au 400 mètres haies féminin des JO de Los Angeles. En 2012, la militante féministe a franchi un nouvel obstacle symbolique en devenant vice-présidente de l’institution conservatrice et masculine qu’est le Comité international olympique, aux côtés du président Thomas Bach. Quelques jours avant le lancement des Jeux olympiques de Rio, qui aura lieu le 5 août, l’organisatrice a révélé au journal Le Matin les plans du CIO pour relever les nombreux défis auxquels fait face l’organisation.
Parmi les accusations qui entachent la compétition, les affaires de dopage sont en première ligne. Celle qui fut ministre de la Jeunesse et des Sports sous le gouvernement Abbas El Fassi assure que les efforts de contrôle dans la période qui précède les Jeux ont été intensifiés et que les sanctions rendues seront indépendantes du CIO et de toute autre institution sportive afin d’éviter tout conflit d’intérêt. « Il est prévu de prélever près de 4 500 échantillons d’urine et 1000 échantillons sanguins » précise l’ex-sportive de haut niveau. En outre, une attention particulière sera portée aux équipes du Kenya et de la Russie, visées par de nombreux scandales liés au dopage ces dernières années, « la présomption d’innocence des athlètes est sérieusement remise en question. »
L’économie brésilienne préservée ?
La sécurité est un autre point d’inquiétude que Nawal El Moutawakel aborde dans le quotidien, notamment la menace terroriste. Elle indique que 85 000 agents sont déjà sur place à Rio de Janeiro, et ce depuis le 5 juillet, tandis que 250 officiers de police de 55 pays viendront appuyer les forces locales. Une vérification des données de toutes les personnes associées aux Jeux sera effectuée, y compris les volontaires, les journalistes et les officiels. Enfin, les membres des services de renseignement des États-Unis, de la Belgique et de la France seront sur place. Quant au danger sanitaire que représente le virus Zika, l’ancienne athlète se veut rassurante, « les Rio 2016 se tiendront au mois d’août, soit en hiver, où les conditions climatiques plus sèches et plus fraîches réduisent la présence de moustiques et donc le risque d’infection. » De plus, le CIO travaille afin de traiter les marres d’eau stagnante, où les moustiques se reproduisent, autour des sites olympiques.
Dernier sujet sensible et pas des moindres, les JO sont souvent accusés d’avoir un coût exorbitant pour le pays d’accueil, les frais d’organisation dépassant systématiquement les montants prévus initialement. Rien de rassurant pour le Brésil qui traverse une crise politique et économique sans précédent. En juin dernier, l’Etat de Rio s’est d’ailleurs déclaré en état d’urgence financière. À cela, la championne répond que le CIO a travaillé de concert avec le comité d’organisation de Rio 2016 pour optimiser les dépenses et définir un budget équilibré. « Je suis persuadée que Rio livrera une édition des Jeux olympiques exceptionnelle » affirme Nawal El Moutawakel dans Le Matin. Espérons qu’elle n’a rien perdu de sa capacité à battre des records.
Vous devez être enregistré pour commenter. Si vous avez un compte, identifiez-vous
Si vous n'avez pas de compte, cliquez ici pour le créer