L’avenir de la presse du PPS (Parti du progrès et du socialisme) est-il compromis ? C’est ce que pourrait laisser entendre l’affaire qui oppose d’anciens journalistes d’Albayane et Bayane Al Yaoum, et qui a eu pour effet de bloquer la parution des éditions du lundi 11 et mardi 12 juillet des deux quotidiens du PPS. Dans leur plainte contre la société éditrice de ces journaux, les journalistes ont obtenu un jugement pour vente aux enchères des biens de la société. Les gains des ventes devraient servir à payer les arriérés de payement à la CNSS, à la CIMR ainsi que les salaires des trois journalistes plaignants, Nourelyakine Benslimane, Soumia Yahia et Omar Zghari, peut-on lire en substance dans une lettre des journalistes envoyée à Nabil Benabdellah, secrétaire général du PPS.
La décision du tribunal, que Telquel.ma a consultée, devait être appliquée le 11 juillet. « À notre arrivée, nous avons trouvé la porte fermée et personne au bureau », nous explique Omar Zghari, un des journalistes concernés. Contacté par Telquel.ma, Mahtat Rakas, directeur de la publication des deux publications répond laconiquement: « les numéros du lundi et mardi ne sont pas parus parce que nous avions sorti un numéro double. Le numéro du mercredi est dans les kiosques ». Le directeur de publication s’est refusé à davantage de commentaires.
Contacté par Telquel.ma, Nabil Benabdellah se veut rassurant : « Cette affaire ne représente aucune menace pour l’avenir des journaux. C’est une situation que nous allons gérer, comme nous en avons géré d’autres », en référence à la situation financière difficile de ces publications depuis une longue date. « L’entreprise a été en déficit depuis sa création. Elle n’a pas pour objectif de gagner de l’argent », enchaîne-t-il, précisant que le staff s’attèle à « l’assainissement de la situation, qui était bien pire avant ».
Toujours est-il que la saisie conservatoire des biens pèse comme une épée de Damoclès sur le journal. « L’huissier a produit un PV à présenter au procureur du roi qui va définir une nouvelle date pour la vente en enchères, et avec la force publique s’il y a obstruction », conclut Zghari.
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