L’OTAN et la Russie vont renouer leur dialogue diplomatique pour la première fois depuis le sommet de Varsovie.
Trois jours après le sommet de L’OTAN à Varsovie, l’Alliance atlantique avance la carte du dialogue avec Moscou lors d’une réunion du Conseil OTAN-Russie, qui doit se tenir le 13 juillet à Bruxelles. C’est la deuxième fois cette année que ce Conseil se réunit après deux ans de sommeil dû à la crise ukrainienne. Ce conseil réunira les ambassadeurs des 28 pays de l’Alliance de l’Atlantique nord et leur homologue russe Alexandre Grouchko au siège de l’OTAN, afin d’informer Moscou « en toute transparence (…) des décisions importantes prises à Varsovie la semaine dernière » a précisé une porte-parole de l’OTAN, Carmen Romero. En dépit des décisions prises lors dudit sommet, sans précédent depuis la Guerre froide, cette réunion prouve que les ponts ne sont pas rompus.
Un déploiement militaire aux abords des frontières russes
Lors de leur sommet le week-end dernier à Varsovie, les membres de l’OTAN ont martelé que l’Alliance ne tolèrerait aucun acte hostile sur son flanc oriental par la Russie. Par « acte hostile », il faut entendre les velléités d’ingérence russe dans les États baltes, à l’image de ce que Moscou a pu faire en Ukraine ou en Crimée. Un renforcement militaire à l’est de l’Europe a donc été décidé par l’OTAN qui veut rassurer plusieurs anciens pays satellites de l’URSS, aujourd’hui membres de l’Alliance tels que la Pologne, inquiets des intentions russes dans la région. Quatre bataillons (600 à 1 000 hommes chacun) vont se déployer par rotation dans les pays baltes et en Pologne. Ce renforcement, le plus grand depuis la fin de la Guerre froide, va se traduire par l’envoi de 4000 hommes au total encadrés par quatre pays : les États-Unis, l’Allemagne, la Grande-Bretagne et le Canada.
« C’est une décision historique. L’OTAN a montré très clairement que nous sommes unis et fermes », s’est félicité le Premier ministre estonien Taavi Rõivas durant le sommet à Varsovie. « Ces bataillons seront robustes et multinationaux (..) Une attaque contre un allié sera ainsi considérée comme une attaque contre toute l’Alliance » a déclaré de son côté Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’OTAN.
Bouclier anti-missile
« Les mêmes qui nous ramènent à la guerre froide sont les premiers à protester qu’ils n’en veulent à aucun prix le retour (…) Ils seraient plus crédibles s’ils veillaient à rassurer la Russie en même temps qu’ils rassurent les pays baltes et la Pologne » écrit Le Monde. En effet, en voulant « jouer au gendarme du monde », l’OTAN ne se contente pas d’un déploiement de forces de combat aux abords de la frontière russe et lance un défi sans précédent à la Russie en donnant le coup d’envoi à la constitution de son bouclier antimissile en Europe qui dispose dorénavant d’une capacité opérationnelle initiale. Les installations, basées en Turquie, en Roumanie et en Espagne, « sont maintenant en mesure de fonctionner sous un commandement de l’OTAN et un contrôle de l’OTAN », a prévenu Jens Stoltenberg lors du sommet.
Trois sujets à aborder à Bruxelles : transparence militaire et les dossiers Ukraine, Afghanistan
Ce sont toutes ces questions que Moscou tient à aborder et particulièrement le dossier du bouclier antimissile déployé par les États-Unis en Europe de l’Est et considéré par la Russie comme une menace pour la stabilité stratégique de l’Europe. Les deux parties sont également convenues d’évoquer la crise ukrainienne et la mise en œuvre des accord Minsk. Enfin, la Russie et l’OTAN pourraient reprendre leur coopération sur la sécurité en Afghanistan.
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