Le Pakistan a rendu hommage le 9 juillet à Abdul Sattar Edhi, figure de la lutte contre la pauvreté décédé la veille, et inhumé lors de funérailles d’État à Karachi. L’ascète qui a consacré sa vie a aider les plus démunis s’est éteint à l’âge de 88 ans des suites d’une insuffisance rénale. Le pays n’avait plus connu de telles funérailles depuis la mort du dictateur militaire Mohammad Zia-ul Haq en 1988.
Connu au Pakistan comme « l’ange de la miséricorde » pour son travail social qui a également remporté une reconnaissance internationale, Edhi avait créé une fondation d’aide sociale il y a près de six décennies avec sa femme, Bilquis Edhi, écrit The Guardian. Maternités, morgues, orphelinats, asiles, maisons de retraite, et surtout une flotte de 1 500 ambulances réputée pour son efficacité sur les lieux d’attentats, fréquents au Pakistan, ont été mis en place dans tout le pays grâce à cette fondation.
Les 17 foyers de la Fondation Edhi viennent en aide à 5 700 personnes (enfants, personnes âgées abandonnées, femmes battues, handicapés, drogués). Objectif : Fournir l’enseignement technique à l’éducation religieuse pour les enfants des rues, des consultations sur la planification familiale et les services de maternité, ainsi que l’aide juridique gratuite, un soutien financier et médical pour les prisonniers et les personnes handicapées, selon le Pakistan Times.
Candidat au Nobel de la Paix
Vénéré unanimement dans son pays et ailleurs, Il a été à maintes reprises cité pour le prix Nobel de la paix. Malgré sa notoriété, Edhi continuait de vivre très simplement. Il avait refusé d’être soigné à l’étranger, préférant se rendre à un hôpital gouvernemental du pays. Désireux de donner tous ses organes à sa mort, il n’aura finalement pu offrir que ses cornées en raison de son âge avancé.
La dépouille du philanthrope repose dans son village à l’extérieur de la ville de Karachi. Edhi lui-même avait déjà choisi l’emplacement et creusé sa tombe il y a quelque 25 ans.
Né en 1928 à Bantva dans le district Gujarat (en Inde britannique), il est grandement affecté de la mort de sa mère, décédée alors qu’il n’avait que 19 ans. Edhi et sa famille émigrent au Pakistan en 1947. Il a d’abord commencé comme un colporteur puis il a enchaîné comme agent de commission de vente de tissus à Karashi, note le Pakistan Times. Après quelques années, il a établi un dispensaire gratuit avec l’aide de sa communauté. Et l’exceptionnel modèle caritatif a, alors, pris place.
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