L’association catalane Novact (Institut international pour l’action non violente) ferme son bureau régional de Rabat ouvert en 2012, et continuera à gérer ses projets marocains à partir de son bureau à Tunis. Cette association pour l’action non violente justifie son départ par des « pressions exercées par le gouvernement marocain afin que l’organisation cesse son activité dans le pays », peut-on lire dans un communiqué de l’ONG. Trois de ses membres ont été arrêtés et expulsés du territoire. Les deux Espagnols restant ont quitté le pays la semaine dernière.
Trois expulsions en un an
Le fondateur et coordinateur de Novact, Luca Gervasoni, nous explique qu’avant 2015, son association n’a du faire face à aucun obstacle à son travail. Certaines de ses actions ont même été menées avec l’aide du Parlement, du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), des ministères des Affaires étrangères et de la Santé ainsi que des conseils de villes.
Mais en juin 2015, sa déléguée Maghreb a été arrêtée puis expulsée du pays, alors que l’association travaillait pour la promotion des droits des LGBT. D’après le quotidien El Diario, le ministère de l’Intérieur reprochait à l’organisation de « parrainer des actions non autorisées dans le cadre d’offensives menées par des organisations étrangères qui soutiennent les comportements déviants ». En janvier 2016, Luca Gervasoni s’est vu refusé l’accès au territoire. Puis le 27 juin dernier, la représentante légale de l’association a été stoppée à l’aéroport de Rabat (où elle venait d’atterrir après des vacances) avant d’être reconduite en Espagne.
« Le ministère de l’Intérieur marocain a refusé de nous donner une raison officielle qui justifie l’expulsion et la persécution politique qu’elle a soumise à Novact », nous raconte Luca Gervasoni. Interrogée par El Diario, la diplomatie espagnole affirme avoir demandé des informations à Rabat. Or, d’après le coordinateur de l’association catalane, une semaine plus tard, elle n’a toujours pas de réponse. Contacté par Telquel.ma, le porte-parole du gouvernement et le ministère de l’Intérieur n’ont pas donné suite à nos sollicitations.
Luca Gervasoni affirme avoir essuyé un refus pour l’enregistrement légal de l’association et l’attribution de cartes de séjour à ses membres. « L’ambassade espagnole nous a même accompagné devant les autorités compétentes pour tenter de faciliter notre enregistrement officiel », précise le fondateur de l’association.
L’association, dont l’une des missions est de soutenir les initiatives citoyennes, mène des actions dans plusieurs domaines. Au Maroc, elle comptait par exemple un projet sur l’accès à la santé ou un autre sur la participation politique des femmes. Elle reçoit, entre autres, des financements de l’Agence espagnole de coopération internationale pour le développement et de l’Union européenne.
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