L’arrivée de 2 500 tonnes de déchets plastiques importées d’Italie a fait la polémique à Al Jadida. Mais le gouvernement assure qu’il s’agit de combustibles visant à remplacer l’énergie fossile.
Plusieurs médias dont les sites Hespress.com et Alalam.ma ont rapporté ces derniers jours l’importation de 2 500 tonnes de déchets plastiques et de restes de pneus en provenance d’Italie, dans la ville d’El Jadida, via le port de Jorf Al Asfar. Jalidi Mohamed, directeur du Centre régional pour l’environnement et le développement durable et Ouadi Madih, président de l’association Uniconso, se sont alliés pour dénoncer cette pratique qui aurait « un impact négatif sur les habitants de la région » et conduirait « à l’émergence de maladies chroniques ». « Ce n’est pas la première fois que cela arrive » a précisé Ouadi Madih à Telquel.ma.
Contacté par notre rédaction, le ministère de l’Énergie, des mines, de l’eau et de l’environnement assure qu’il s’agit de résidus non dangereux utilisés en tant que combustibles de substitution à l’énergie fossile classique dans les cimenteries. Ces déchets, dits de type « RDF » sont utilisés par l’usine Lafarge d’Al Jadida. « Cette opération (…) est réalisée en conformité avec les dispositions de la loi 28-00 relative à la gestion des déchets et à leur élimination et ses textes d’application ainsi que de celles de la convention de Bâle relative aux mouvements transfrontières des déchets que la Maroc a adoptée en 1995. » indique le ministère. Une pratique qui a pour objectif, à terme, de créer une filière de production de RDF locaux qui limiterait l’enfouissement des déchets. En plein dans la philosophie de la COP22, donc.
De son côté, Ouadi Madih juge les justifications du gouvernement insuffisantes et insiste sur « le silence militaire » des services douaniers lorsque son association a voulu en savoir plus sur l’origine des déchets. « Bien sûr qu’on a vu des étiquettes assurant leur conformité sur les cargaisons, mais rien ne prouve que les analyses ont vraiment été faites par les services marocains. » Une affaire qui ne risque pas d’être mise aux oubliettes de sitôt.
Vous devez être enregistré pour commenter. Si vous avez un compte, identifiez-vous
Si vous n'avez pas de compte, cliquez ici pour le créer