Comme attendu, le Wali de Bank Al Maghrib, Abdellatif Jouahri a décidé de maintenir le taux directeur inchangé à 2,25%, selon les conclusions du Conseil d’administration de BAM, tenu le 21 juin. « Tenant compte d’une prévision d’inflation en ligne avec l’objectif de stabilité des prix, le Conseil a jugé que le niveau actuel du taux directeur (2,25 %) demeure approprié », précise le communiqué de la banque centrale, qui a tenu sa deuxième réunion trimestrielle de l’année.
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Le conseil de Bank Al Maghrib a, en revanche, décidé de réagir à la situation de sur-liquidité bancaire. Le secteur bancaire a enregistré un repli historique des crédits. À fin mars 2016, le ralentissement de la progression du crédit bancaire est ressorti à 1,3% par rapport à mars 2015. « Il y a eu un léger frémissement dans l’octroi des crédits aux entreprises, mais les chiffres restent peu dynamiques », commente Jouahri. Une situation catastrophique pour l’économie marocaine, à laquelle la banque centrale essaie de remédier. « Notant l’amélioration structurelle de la liquidité bancaire, le Conseil a décidé de porter le taux de la réserve monétaire de 2% jusqu’à 5% et d’instaurer une rémunération de cette réserve pour les banques déployant plus d’efforts en matière d’octroi de crédit », précise le communiqué. Abdellatif Jouahri précise lors de la conférence de presse qui a suivi le conseil, « qu’un taux de 4% sera appliqué au départ ». Et d’ajouter : « La rémunération du taux de réserve monétaire serait à 0,75% seulement pour les banques dynamiques dans l’octroi des crédits bancaires. »
Une croissance à 1,2%
Sur le volet macroéconomique, Bank Al Maghrib a revu les principaux indicateurs en fonction de la conjoncture actuelle. Avec une production agricole hors céréales meilleure que prévu en mars, Bank Al-Maghrib a révisé la contraction de la valeur ajoutée agricole à 9%. La progression du PIB non agricole est restée quasi-inchangée, à 2,8%. La banque centrale a ainsi revu en hausse la prévision de croissance du PIB pour l’année 2016 à 1,2%. Jouhari a revu également à la hausse sa prévision d’inflation à 1,6% « sous l’effet principalement d’une augmentation importante des prix des produits alimentaires à prix volatils », énonce le communiqué. « Toutes ces prévisions peuvent être impactées par le référendum anglais demain », confie Jouahri. « Si le Royaume-Uni sort de l’UE, ce sera un tsunami et ça aura des conséquences indirectes sur notre économie ».
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