Le 6 juin, la Commission européenne annonçait le renforcement du partenariat dans le domaine de la migration avec des « pays tiers ». Un renforcement auquel l’organe exécutif de l’Union européenne (UE) consacrera huit milliards d’euros durant cinq ans selon le communiqué publié suite à la présentation de ce nouveau projet. Ce nouveau projet devrait inclure, dans un premier temps, la Jordanie et le Liban avec lesquels des pactes devraient être conclus à « court terme ». D’autres pactes pourraient, à plus long terme être conclus avec plusieurs pays d’Afrique comme le Niger, le Nigéria, le Sénégal, le Mali et l’Ethiopie, indique le communiqué de la Commission européenne qui ne fait aucune mention du Maroc connu pour être un partenaire des vingt-huit sur la question de la migration.
On peut toutefois trouver une référence au Maroc dans un document de communication plus détaillé, publié par l’organe exécutif de l’UE. Dans ce document, il est affirmé que les 28 et le royaume « sont des partenaires de longue date en ce qui concerne les questions migratoires et développeront cette coopération lorsque les conditions seront propices ». Une affirmation qui peut paraître étonnante lorsque l’on sait que le Maroc et l’Union européenne ont, le 17 mars, officiellement rétabli leurs contacts, rompus unilatéralement par le royaume le 25 février, quelques jours après le dépôt par le Conseil européen d’un appel visant à annuler la décision rendue par la Cour de justice européenne annulant les accords agricoles entre le Maroc et l’UE.
Un accord qui n’a pas été rétabli puisque l’appel déposé par le Conseil européen sera étudié le 19 juillet prochain par la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE). On rappellera qu’une décision de la CJUE qui serait défavorable au Maroc pourrait entraîner un profond changement des relations entre le Maroc et les 28. En février, une source diplomatique marocaine affirmait : « Une décision de la Cour de justice qui ne serait pas favorable au Maroc pourrait entraîner l’annulation pure et simple de l’ensemble des accords liant le royaume et [l’UE] ». Il semblerait donc que le développement des relations Maroc-UE dépende grandement du jugement rendu par la Cour basée au Luxembourg.
On notera qu’actuellement l’Union européenne a consacré, à travers l’instrument européen de voisinage, 10 millions d’euros à la promotion de l’intégration des migrants au Maroc. L’UE subventionne également, à hauteur de cinq millions d’euros, les initiatives soutenant les partenariats de mobilité Maroc-UE.
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