Un élu de l’Istiqlal compare les électeurs à du bétail

C'est ce que révèle une décision du Conseil constitutionnel publiée suite à la destitution de la Chambre des conseillers.

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La Chambre des conseillers. Crédit: Rachid Tniouni/TELQUEL

Une conversation qui pourrait en faire sourire plus d’un. Le 4 juin, le Conseil constitutionnel destituait six élus siégeant à la chambre des Conseillers. Parmi eux, Jamal Ben Rabiaa du parti de l’Istiqlal, représentant des collectivités locales de la région de Casablanca – Settat. Ce conseiller a été destitué pour avoir acheté des voix, lors des élections locales de septembre 2015. Mais ce qui surprend, c’est cet  échange téléphonique de Jamal Ben Rabiaa  et un interlocuteur inconnu que le Conseil Constitutionnel ne manque pas de mentionner dans sa décision publiée le 10 juin.

« Est-ce qu’il y a du bétail à acheter ? », lance le candidat de l’Istiqlal à son interlocuteur pour désigner les voix susceptibles d’être achetées en vue des élections. Jamal Ben Rabiaa va même jusqu’à s’enquérir « du prix approximatif du mouton » et du cours du marché avant de se raviser et de demander à son interlocuteur de ne plus discuter « d’achat et de vente de bétail » sur son numéro.

Pour le Conseil constitutionnel ce langage codé révèle clairement que le désormais ex-Conseiller tentait de corrompre les électeurs, d’autant que Jamal Ben Rabiaa avertit son interlocuteur que leur conversation « pourrait le mener en prison ».

Le Conseiller destitué semble bénéficier du soutien de son parti. Dans une déclaration accordée à nos confrères d’Assabah, dans l’édition du 10 juin du quotidien, le porte-parole du parti de l’Istiqlal, Adil Benhamza, dénonce « les procès orchestrés contre plusieurs membres de l’Istiqlal » faisant partie, selon lui, d’un plan ayant pour but d’ « exterminer » son parti.

 

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